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| Les Contes de l’Heashynn | |
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Cendres, Morta
Nombre de messages : 259 Date d'inscription : 03/06/2007
| Sujet: Les Contes de l’Heashynn Mer 23 Avr - 22:55 | |
| Les Contes de l’Heashynn (Histoires funèbres Nargoliths) Ernix'eph Styx : Le fleuve de l'Impuissance
Il est un de ces fleuves, qui traverse la lande. Il ne porte pour nom uniquement celui que ceux de passage lui donnent. Et comme une brindille qui tombe au gré de son flot, ce nom est vite englouti à travers les tourbillons aqueux et sans cesse mobiles des mémoires. De mon temps, ces flots portèrent un nom, mais de mon temps, c'était de ces temps où chaque fleuve, chaque pic et chaque colline, chaque forêt et chaque bâtisse, portait un nom fièrement attribué. Mais ce temps, et ces noms, se sont perdus dans les ombres et dans les mémoires éteintes et effritées.
Ainsi donc, je ne nommerai pas ce fleuve, puisqu'il ne porte pas de nom. Mais je puis dire, avec assurance, qu'il jouxte la cité des Ombres et des Lumières. La Cité où Il, et Elle, se recoupent, rivalisent et s'étreignent. Un fleuve qu'autrefois une Dame des Ombres demanda aux Nerunga, scindant désormais un ilot, du continent qui l'étreignait autrefois.
Sur les embruns calmes, l'agitation océanique s'étant lentement pacifiée, comme si les flots avaient gagné en âge et sagesse, flottait un cadavre. Ses chairs avaient gonflé. Ses chairs, immaculées. Dans ces circonstances, le fleuve prend des allures solonelles. Le cadavre gonflé se soutient sur les eaux, ou bien est-ce les eaux qui le soutiennent?
Sur le pont, liant la terre à l'ilot neuf, quelques passants prirent parti de s'attarder, et lorgnèrent vers lui. Le fleuve étant un bal, où le jeune homme s'illustre, les rouleaux et embruns se faisant musiques, pour le faire danser. On se bouscule un brin, pour assister à ce spectacle, la soif du macabre demeurant toujours, même pour ceux qui se disent d'hautes aspirations.
On plaint tout haut le jeune homme sans le penser. On admire le jeune homme sans oser se l'avouer. Mais on ne l'imite pas. Et pourtant, ce dernier a trouvé tout naturel de se donner la mort, ne trouvant rien sur la lande pouvant le contenter, et aspirant à plus haut. Un comble de l'ambition, que des sots décrient, alors qu'ils luttent pour une miette ou deux de prestige, comme les rats aux abords de ce même fleuve, pour une miette ou deux de pitance. Puis un bateleur le ramène la à rive.
A-t'il seulement cent ans? C'est mourir jeune... Sans aspirer de la vie sa moelle. Fut-t'il plus sot que les autres pour ne point s'en repaître, ou plus brillant pour s'abstenir, sanchant qu'il lui trouverait un gout fade? Il commence à faire nuit. Le spectacle ayant perdu de l'intéret, on se retire. Personne n'a retourné le cadavre, de crainte d'être jugé sensible.
Puis, vers la cité Sombre progressait en une lente balade à pied, celui qui ne sait pas pleurer. Son nom ne détonnant en rien, nulle larme, sur le cadavre, n'avait été versée. S'intéressant alors au spectacle éculé, au cadavre, comme on s'intéresse à un aimé, par la tendresse, la caresse, il le retourna en le ramenant à lui.
En un murmure léger, son visage près de celui du décédé, comme si ce fut un secret amoureux, il énonça.
-Kal Xen
Sitôt parut un destrier, bête assez costaude pour porter le mort, qui d'ailleurs fut installé sur cette dernière avec les égards transis précédents. Celui qui ne pouvait pas pleurer comptait bien ramener celui sans nom, qui aspirait à l'ascension, et qui de ce fait en serait gratifié, dans le fief dont il serait un jour héritier.
Le jeune homme avait fait un crédo qu'il ignorait encore, âme d'une touchante innocence. Se lestant dans un fleuve où le corps était impuissant, pour fuir un autre fleuve tissé de l'impuissance de l'âme et de l'esprit, de l'espoir d'ascension dans une servilité obligée : la vie. Et alors qu'il ferait surface sur la bonne rive du fleuve, se lèverait le voile sur cette âme touchante.
Mais dans l'heure dormait l'âme, dont l'enveloppe était soutenue dans le cahotement de la monture, par les mains bienfaitrices qui veilleraient à sa guidance physique et supra-physique. Alors que la cité Sombre, celle du souvenir, se mettait ironiquement déjà à l'oeuvre pour l'oublier. [
Le Fleuve de l'Impuissance charrierait d'autres corps. Celui qui ne savait pas pleurer marcherait au long de ce fleuve, en promenades quotidiennes. Et récupérerait à son long ceux emportés par son courant.
[Remerciements à Haze]
Dernière édition par Azyllian'Aeva, Nargolith le Ven 16 Mai - 21:20, édité 2 fois | |
| | | Cendres, Morta
Nombre de messages : 259 Date d'inscription : 03/06/2007
| Sujet: Re: Les Contes de l’Heashynn Mer 23 Avr - 22:56 | |
| Maximes funéraires N’aies una peur de la Mort elle est un chemin vers l’ascension. Le peuple immense des Âmes en Peine qui ne trouve leur jugement auprès de Kalos se nomment Heashynn
Dernière édition par Azyllian'Aeva, Nargolith le Ven 25 Avr - 7:42, édité 2 fois | |
| | | Cendres, Morta
Nombre de messages : 259 Date d'inscription : 03/06/2007
| Sujet: Re: Les Contes de l’Heashynn Ven 25 Avr - 7:38 | |
| L’Heashynn
Le peuple immense des Âmes en Peines égarées dans notre Avant-Monde s’appelle Haeshynn. Certains néophytes les nomment les « Damnées », d’autre plus incultes « Âmes Maudites »…
Luthyss et esprits tourmentés forment pour l’essentiel ce peuple de malédictions…
Ces âmes errent en ces landes affairées à leurs précédentes occupations de Mortel, miment sans cesse le crime dont elles ont été victimes, sont objet d'un puissant esprit, où encore sont plongées dans une agonie sans fin.
Ne jamais troubler le sommeil diurne et les occupations funèbres des Haeshynns, sous peine de connaître le même sort qu’elles : être coincé entre deux états d’existence. | |
| | | Cendres, Morta
Nombre de messages : 259 Date d'inscription : 03/06/2007
| Sujet: Re: Les Contes de l’Heashynn Ven 25 Avr - 15:02 | |
| Celui qui ne sait pas pleurer Celui qui ne sait pas pleurer remarque qu'il se trouve désormais près d'une cité de marbre immaculé. Au lointain, paraissent les tourelles de pierre blanche et grise caractéristique. Résonnent les voix, affables, ou austères, mais toutes franches. Vagues et distordues par la brise crépusculaire.
Il prit parti de s'éloigner un peu de ces voix affaiblies par les distances et le temps, pour s'approcher d'un lieu de quiétude entourant la cité. Bien qu'entouré également de murailles faites de marbres immaculés, où en telle pierre se fondaient sculptures, évocations d'un passé, d'un présent ou d'un rêve, qui évoquait si bien les murailles qui se dressaient dans le lointain, en étant tellement plus riches, et si différentes. Sitôt l'arche de cette muraille franchie, celui qui ne sait pas pleurer entrevit les tombes, fleuries, et ornées de quelques pacotilles sensées évoquer la vie égarée au détour d'un âge, d'un accident, d'une peine ou d'une lame. Au travers ce tableau si empreint d'une paix probante, un élément jurait. En effet, un homme à la peau tannée par le soleil et le temps, qui avait bruni, tavelé et plissé cette dernière, trimait, pelle à la main, pour soulever pierre et terre. Celui qui ne peut pas pleurer, prit enfin la parole, face à l'homme affairé qui n'avait en rien remarqué cette nouvelle présence.
Dès lors, les promeneurs égarés, les endeuillés attardés, auraient pu surprendre cette conversation.
-N'est-ce pas, fossoyeur, que tu voudrais causer avec moi? Après tout, même un gorlak dresse la tête hors de la fange et du sang, pour flairer Celui qui vient. La curiosité naquit avec l'Avant-Lande, et toi comme moi, en sommes imprégnés.
-- Aspellor, il m’est impossible d’échanger des idées avec toi. Sous peu les doux rayons de la lune feront briller le marbre des tombeaux. C’est l’heure silencieuse où plus d’un être humain rêve qu’il voit apparaître des femmes enchaînées et les spectres mortans, traînant leurs linceuls, couverts de taches de sang, comme un ciel noir, d’étoiles. Celui qui dort pousse des gémissements, pareils à ceux d’un condamné au bûcher, jusqu’à ce qu’il se réveille, et s’aperçoive que la réalité est trois fois pire que le rêve. Haec...Je dois finir de creuser cette fosse, avec ma bêche infatigable, afin qu’elle soit prête demain matin. Pour faire un travail sérieux, il ne faut nisi faire deux choses à la fois.
-Crois-tu, réellement, que ton labeur soit sérieux?
--Creuser une fosse dépasse souvent les forces de la nature. Comment veux-tu, étranger, que la pioche et la pelle remuent cette terre, qui d’abord nous nourrit, gorgée du lait de la Créatrice, et puis nous donne un lit commode pour le Dernier sommeil du juste, préservé du vent de l’hiver soufflant avec furie dans ces froides contrées, lorsque celui qui tient la pioche, de ses tremblantes mains, après avoir toute la journée palpé convulsivement les joues des anciens vivants qui rentrent dans Son Lumineux Royaume, voit, le soir, devant lui, écrit en lettres de flammes, sur chaque marteau engravé en ces marbres, l’énoncé du problème effrayant que nul n’a encore résolu : la mortalité ou l’immortalité de l’âme. Odéon, je lui ai toujours conservé mon amour ; mais, si, après la mort, nous ne devons plus exister outre part qu'en son droit côté, pourquoi vois-je, la plupart des nuits, les tombes s’ouvrir, et leurs habitants soulever doucement les chapes de plomb et de justicium, pour aller respirer l’air frais.
-Cesse ton labeur, déja bien pénible, dont l'émotion alourdit encore la charge. Je prendrai ta place, dans la fosse, alors que nous discuterons. Bien que je n'en n'aie pas l'air, je suis fort, et vif. J'abattrai le labeur de la nuitée promptement. Il ne faut pas qu’un doute inutile tourmente ta pensée : toutes ces tombes, qui sont éparses dans un cimetière, comme les arbres de la forêt de la Créatrice le sont, comparaison qui ne manque d'ironie, sont dignes d’être mesurées avec le compas serein du philosophe. Les hallucinations dangereuses peuvent venir le jour ; mais, elles viennent surtout la nuit, alors que le soleil que tu révères quitte ta vision. Par conséquent, ne t’étonne pas des visions fantastiques et fantasques que tes yeux semblent apercevoir. Pendant le jour, lorsque l’esprit est en repos, interroge ta conscience ; elle te dira, avec sûreté, que les Cilias qui ont créé l’homme avec une parcelle de sa propre intelligence possèdent une bonté sans limites, et que l'un d'eux recevra, après la mort teilienne, ce chef-d'œuvre dans son sein. Fossoyeur, pourquoi pleures-tu ? De par l'épreuve, par la souffrance, vient la croissance. C’est un mérite, pour la chair et l'âme, que le Panthéon l’ait jugé capable de vaincre ses souffrances les plus graves. Parle, et, puisque, d’après tes vœux les plus chers, l’on ne souffrirait pas, dis en quoi consisterait alors la vertu, idéal que chacun s’efforce d’atteindre, si ta langue est faite comme celle des autres hommes.
--Étranger, tes paroles sages savent t'honorer, et à la fois, me rasséner. Comme une goulée d'air pur, au milieu de la maremme putréfacte. Qui est-tu donc?
-Les origines de mon errance importent bien peu. De même que sa finalité. Je n'ai pour nom que ceux que l'on me donne, et n'attribue d'importance qu'au nom qu'un Cilias eut pu prendre la peine de me donner. Je suis celui-qui-ne-sait pas-pleurer. [...]
--Ton nom, aspellor, ne me dit rien qui vaille. Rien de plus, d'ailleurs, que tes facilités langagières.
-Au contraire, fossoyeur désormais scindé de sa fosse, que je creuse à présent. Tu n'as point à t'inquiéter, puisque je ne veux ton mal. Et au contraire, mon nom devrait tout te dire, et te parler davantage bien qu'il ne soit ni du langage qui soit tien ou mien. Mon opinion prend de plus en plus de la consistance : tu es celui qui a des chagrins épouvantables. Que les forces de ce monde et d'ailleurs m’ôtent la pensée de t’interroger. Je préfère rester dans l’incertitude, tant tu m’inspires de la pitié, puisque si lourd à mon sens est ton fardeau. Puis, tu ne voudrait pas me répondre, cela est certain : c’est souffrir deux fois que de communiquer son cœur en cet état anormal.
--Et si... j'osais, et si je le voulais, et si je consentais à partager la lourdeur du fardeau, à le voir s'alléger, pour quitter lentement les épaules et mes pensées... crois-tu que tu pourrais... m'aider?
-Vrai. Je le pourrais sans doutes. Ton pas est chancelant, et bien que tu ne trimes plus, tout ton être tremble. Et par ma Foi, ce n'est en rien lié avec la froideur de cette aube de la nuitée. Il me faudra guider tes pas, t'offrir gîte, couvert et enseignement. Accompagnes-moi. Je le promets, Fossoyeur, nous n'irons pas bien loin. Aie confiance en moi ; car, l’hospitalité de cette sorte ne demandera point la violation de tes secrets, au contraire.
--Où guides-tu donc alors ces socques déja usées? Cette âme déja éreintée, ce corps épuisé?
- Chez moi. Que tu sois un criminel, qui n’a pas eu la précaution de laver ses sanglantes mains; un preux faisant face à ses propres injustices, vérités erronées ; ou quelque monarque dépossédé, fuyant de ses royaumes, mon palais vraiment grandiose, est digne de te recevoir. Il n’a pas été construit avec du diamant et des pierres précieuses. Cette demeure est celle des âmes, celle des esprit et bâtie et scellée des flux et de l'éther. Si les lieux où je te mène pouvait parler, ils t’étonneraient, toi, qui me parais ne t’étonner de rien. Que de fois, en même temps que cette demeure qui est mienne, j’ai vu défiler, devant moi, les bières funéraires, contenant des os bientôt plus vermoulus que le revers de Ses portes constamment ouvertes, contre lesquelles je m’appuyai. Mes innombrables sujets augmentent chaque jour. Je n’ai pas besoin de faire, à des périodes fixes, aucun recensement pour m’en apercevoir. Ici, c’est comme chez les vivants. Comme en Hastanie sous l'égide de votre monarque ; chacun paie un impôt, proportionnel à la richesse de la demeure, ou enquel cas, l'esprit, qu’il s’est choisi ; et, si quelque avare refusait de délivrer sa quote-part, j’ai ordre, en parlant à sa personne, de faire comme les huissiers : il ne manque pas de chacals, de corbeaux et de vautours qui désireraient faire un bon repas d'une âme qui se refuse à moi. J’ai vu se ranger, sous les drapeaux de la mort, celui qui fut beau ; celui qui, après sa vie, n’a pas enlaidi ; l’homme, la femme, le mendiant, les fils de rois ; les illusions de la jeunesse, les squelettes des vieillards ; le génie, la folie ; la paresse, son contraire ; celui qui fut faux, celui qui fut vrai ; le masque de l’orgueilleux, la modestie de l’humble ; le vice couronné de fleurs et l’innocence trahie. Je suis à la fois le Monarque de ce Royaume, puisque de sa directe filiation. Accepte la main que je te tends, fossoyeur. Accepte l'hospice que je t'offre. Accepte l'éternité qui t'es présentée, et ses merveilles. Embrasse les, puisque ton heure vient avec ma venue. Je suis cette heure qui vient pour toi, en mon nom, et en Son nom.
--Nisi certes, je ne refuse pas ta couche, jusqu’à ce que l’Aurore vienne, qui ne tardera point. Que l'Astre Solaire nimbe mes pauvres yeux, eux qui s'en ennuient tant. Je suis las, et engourdi par les années qui ont roulé sur ma peau, comme une averse continue. Je te remeldis de ta bienveillance...
-Fossoyeur, il est beau de contempler les ruines des cités, si riches en histoires que leur seule vue sussure ; mais, il est plus beau de contempler les ruines des hommes! Les os blanchis, les chairs décaties, et par toutes les Grâces, les âmes nettoyées de la tare de la vie. Contemple cette nouvelle lueur, qui vaut tout les soleils, toutes les lunes et toutes les lanternes.
Celui-qui ne pouvait pas pleurer fit un geste, vers l'avant, pour étreindre en une accolade qu'on aurait pu dire fraternelle, le Fossoyeur. Et fraternelle, elle l'était. Puisque le Fossoyeur venait de rejoindre l'Étranger dans la fratrie de la mort. Le sang suintait contre la main froide et blanche comme le marbre qui entourait le lieu. Tiède. Les yeux noirs plongés dans les yeux bleus, continuant le discours malgré le silence aussi lourd que les chapes de plomb précédemment citées. La lame incurvée allant caresser de sa pointe le torse de l'Étranger comme si un filin étroit liait désormais les deux hommes, matérialisait le lien neuf qui les unissait, alors que la lame jusqu'à la garde plongeait, à partir de la main de l'homme, dans le dos du fossoyeur. La nuance crépusculaire s'évanouissait, redonnant à l'Étranger sa pâleur nacrée, que les auras du soleil couchant, modorées lui avaient otées. Comme promis, Celui qui ne pouvait pleurer, fut un juste hôte. Il mena chez lui, tant en lande matérielle, qu'en Arrière Lande, le corps comme l'âme. Alors que le Fossoyeur sommeillait, il eut une pensée. Une prière. Un rêve. Qui reprenait les paroles du vieux fossoyeur. Celle d'une nouvelle Aurore, alors que ce serait lui qui soulèverait les chapes de plomb et de justicium. Qu'il ne craindrait plus la nuit, et qu'il aurait enfin compris. Alors, qu'il marcherait au côté de celui qui ne peut pleurer, sous l'égide de leur commun Père.
Alors que leurs paroles communes murmureraient en un choeur troublant sans que leurs lèvres ne remuent. [Remerciements à Haze pour son texte] | |
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