Lafielle - Anomalie

Souvenirs d'un rêve, rêve d'un souvenir.


Nuit sans lune, puit d'ombre dans lequel mon corps se perd. Ma souffrance est immense, mon corps se fend. J'entend les litanies de sang... une lumière m'éblouit. Les cendres s'aglutinent sur ma peau pâle. Le souvenir de cette nuit n'est qu'un songe sans fin arpentant les méandres de mon cerveau. Qui suis-je? Le battement régulier du coeur de la louve me berce, suis je une louve? Je n'ai pas de fourrure... je n'ai pas de crocs... je marche, j'èrre... Tout s'effondre autour de moi, le monde se fond en un cri d'horreur sortant de ma bouche, ma propre bouche. Le désert s'empare de mes lèvres les assèchant, j'ai mal. Les peaux grises m'ont attrapées. Mon corps! Mon corps saigne! Mes bras sont teintés d'une pellicule écarlate... je me souviens du cadavre d'une femme, sa vitae se déversant de son abdomen, ouverte... ouverte tel un lapin éventré dans une boucherie de premier ordre. Ma souffrance est immense, je titube allègrement. La tête me tourne alors que j'aperçois la beauté sombre d'une ville, je la connais... comment? Comment puis-je la connaître? j'avance l'âme en peine, le souffle court, le regard troublé... je m'évanouis... cette ville est déserte...

Combien de temps? Combien de lune? J'ai trouvé refuge sur un banc, dans un endroit...quel est cet endroit? Une salle de théâtre? Je ne sais. J'arrive à me relever, à chercher encore un moyen de salut. Est-ce la fin? Mes plaies se sont refermées, je 'nai pas peur car j'ignore la peur, je la feinte à l'image de ses gens, de ce peuple qui me ressemble... suis je eux? Un nargolith me receuille... violence encore sur mon être... je le hais... je ne le comprend... Xavius... Pourquoi prend t'il soin de moi?
J'apprend, je vis, je décide au fond de mon moi intérieur... j'ai un but, un but qui m'est propre... avec lui ou sans lui... J'avancerai vers mon destin.... Je sens la magie, je sens les charognes putréfiées qui m'apellent... Il le faut... Je dois me libérer de ce qui se nourrit de moi, apprendre à le maîtriser, ce pouvoir, cette force qui me ronge. Je deviens folle. Un si petit corps, si faible, si fragile... Je ne laisserais pas Sombrum m'assassiner. Enfant, être enfant est une plaie... je donnerais mon âme pour un corps adulte. Un jour on m'entendra, un jour ma voix portera au delà de ce peuple qui semble pour la plupart me mépriser. Vendetta... Vindict... Rancune... Je leur montrerai à tous qu'ils auraient du se méfier de la poupée de porcelaine. Les liens se tissent, s'emmêlent,... mon cerveau pulse de plus en plus, je suis éveillée... une éveillée... Ne me sous-estimez pas... vous pourriez...vous en mordre les doigts.


Père... Mère... je vous retrouverai... et ce jour là... vous le payerez en devenant mes jouets...mes pantins...

Divagations

J'ai mal au coeur, j'ai mal au corps. Maeth... Una je ne dois plus y penser. Les sentiments sont une perte de temps et d'énergie.
Donnez moi un peu plus de grandeur... accordez moi le bénéfice du doute. Je suis ça, cette chose, cette ridicule chose... Mais je trouverais le moyen de devenir adulte. C'est nécessaire. Xavius ne m'aidera sans doute pas, je le sais... Il ne peut pas comprendre, il ne sait pas. Les idées affluent dans ma tête. Ce monde est ainsi, il me contraind à réfléchir vite, toujours plus vite. Je sais déjà ce que je ferais... au diable l'odalie, elle attendra bien que j'ai le bon âge. Ma place est à la droite du père. J'ai besoin de la prophétesse mortanyss... je dois absorber son savoir, il le faut. Le prix? Ima il y a toujours un prix, peut être sera t'il contourné? Si jeune et déjà condamnée. Esclave du temps, esclave du corps, esclave de la magie...


Changement.

Un accord sera rompu, le sursis sera levé. Tant de choses révélées... Je vais entrer dans les ordres. Je servirais avec ferveur le Sombre Père. Es-tu libre mon âme? Je décide même si je n'ai pas encore la force nécessaire. Je sais ce que mon coeur désire le plus... sentir les lambeaux de soie rouge protéger mon corps... sa chaleur... son souffle... son parfum anisé... Je sens cette faiblesse envahir mon être, mais il n'y a pas de quoi me faire choir, jamais. Quand au désir... j'ignore la signification de ce mot mais je le découvrirai un jour. Pas à pas, j'apprend, je mémorise, je grandis... mais je voudrais quand même une poupée, la serrer contre moi, qu'elle soit ma meilleure amea. Mes errances spirituelles nocturnes m'apportent solitude et chagrin. Le chemin de runes me brûle la chair, m'aveugle de son éclat mordorée, les cantiques plantent leurs griffes acérées sur cette voie continue à la chair glacée... chaud...froid... lumière...ténèbres... un jeu complexe et labyrinthique de sens, de mots, de visions finement entortillés afin qu'aucun décryptage ne soit probable.
Une migraine me taraude le front aussi hargneuse qu'une anguille. Quelques réponses pourraient peut être apaiser le reflux d'hallucinations contrôlées qui envahissent mon regard.

J'ai des idées... le sang du Fiéffé... Les hastanes et leur pitoyable compassion... Les enfants condamnés... une mèche de cheveux... une parcelle de peau... Mais il me faut la confiance de mes pairs, enfin si l'on peut apeller celà de la confiance... qui fait vraiment confiance à qui en notre peuple? Mais surtout... Faire valoir mes talents, prouver ma valeur et démontrer d'une manière logique et irréfutable mon utilité.

Un relan de cadavre.

Les jeux des mortanyss sont plus que sadiques et fascinant. Et j'ai pu découvrir la stupidité profonde nalkirie. Cette pauvre chose balancée dans un trou. Elle aurait du rester dans sa cage au lieu de tenter le parcours de sortie. Ses pieds nus ont malaxés les corps entassés et sans vie de la première salle. Elle devait chercher la clé, mais évidemment, un chien sans flair ne trouve rien. Des nuages empoisonnés lui emplissaient les poumons... j'ai tellement aimé... un ravissement pour mon regard obsidienne. J'en ai frémis! J'en ai tremblé tant c'était bon! Pitoyable créature du natiris coincée dans une belle toile d'araignée... les fils se resserrant sur son corps musclés et laid. J'aime Mortancia... j'aime ses mystères, sa folie, ses dangers. Cette ville m'apelle souvent de son murmure d'outre-tombe, de son râle pestilentiel. Je marche vers l'avenir. Ame... il faut que je parle à Ame. Et Maeth où est-il? Quant à Trimasel, mon maître. Il s'en remettra. Je panserai ses plaies du mieux que je le peux. Nous sommes liés, c'est indéniable. J'espère qu'il parlera bientôt au révérend, j'ai vraiment hâte de faire ma profession de foi.

Images et souffrances

Le mannequin à les cheveux d'un rouge flamboyant. Il me rapelle quelque chose. Mais j'ai mal! J'ai si mal! Je sens le liquide sanguin se répendre sur ma bouche, mon menton... La tête me tourne, je vois des choses... Le feu... j'entend des voix... cantiques... Le corps d'une femme aux cheveux ardents gît à mes côtés. Sa peau pâle subitement se calcine. Maman! Maman! Una! J'ai mal! Je brûle... ramper pour survivre.

Je m'éveille, je vois le plafond de la chambre où je réside avec Maître Elnar. Mon corps tremble et ma joue me fait souffrir. Et mon père? Où est-il dans ses sombres visions? J'aimerais tellement savoir. Qui je suis? Ma maison a t'elle été entièrement évincée? Si ima, par qui? Dans quel but?

Un autre nargolith est venu voir Trimasel. Je le déteste... je ne suis pas une esclave! Et una je ne suis pas folle una plus. J'ai voulu partir... je ne suis pas une servante, ni un chien, ni un jouet... j'ignore ce qu'est le désir d'un homme envers une femme. Mais je ne suis pas stupide. Je me suis encore disputée avec messire Elnar. C'est tellement difficile de le comprendre... je l'aime bien. Mais je déteste quand il me frappe... quant à ses gestes tendres, ils sont si rares... mais je les savoure malgré tout. C'est peut être ça un papa.

Je trouve refuge dans les bras de Maeth souvent, il me rassure, me console. Ma promesse sera tenue, je le jure devant Narshoul. Etrangement... mes sentiments pour lui me sont inconnu. C'est chaud, c'est tendre, des papillons semblent voler au sein de mon estomac.

Mais je reste une enfant una? Ca doit changer et vite. Existe t'il seulement un alchimiste assez érudit pour me créer la potion de vieillissement?

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Promenade en solitaire


La curiosité ronge mon âme, j'ai besoin de voir plus loin... même si les routes sont barrés, je vais visiter Citria et ses terres.

La croisée... des kheijans et un nargolith... je n'ai pas peur... je m'en fiche. Si Narshoul le désire je mourrai mais je crois en sa sombre protection. J'avance vers les murailles de la cité d'or. Mais avant de m'approcher... posée sur le chemin telle une apparition des cillias... Mirnaelle la voix de notre reine... Mes prunelles ne sont que méfiance car una pas de confiance ne l'oubliez pas.
Des mots, tout plein de mots... des réponses à mes questions... maman... c'est ainsi que je la nomme désormais...

De ma main droite s'écoule un flot de sang... Darcia...

Pas à pas, innocence et douceur, candide et sereine... enfant dans la nuit qui rentre en son obscure cité.
Mais j'ai mal... les pièges mortanyss ne m'ont pas ratée... trainée de sang sur le sol rocheux de la grotte... craquement des os sous la poigne des stalagmites...

Par miracle... j'atteins Mortancia... Maeth. Il est revenu mon doux Maeth, mais je ne peux lui témoigner mon affection, nous ne sommes pas seuls. Il s'en va je suis si déçue... visage blanc de porcelaine sans faille et sans expression.

Trimasel prend soin de moi et me ramène à la maison. J'ai si mal. Mon bras est cassé. Mais la douleur n'est rien... l'euphorie me tient... Mirnaelle, Narshoul, Darcia. Tout tourne en ma tête avec délice.

J'accomplirai ma mission "Maman".

Accomplissement

La sombre s'est teintée de soleil. Le voyage fut long. Les remous de l'eau me soulève le cœur, je suis nerveuse. Est-ce enfin un aboutissement? Si je devais mourir pendant le rituel? Arysielle, Aurianne, Trisamel, n'échouez pas je vous en conjure. Le bateau émet un bruit de fracas quand il mouille sur la côté enneigée. Le vent souffler glacé et mordant. Je tremble.

Le chemin est long à travers les couloirs de pierres, les étages labyrinthiques et les escaliers interminables. Mes pensées vont et viennent sans arrêt en un flux entremêlé d'angoisse et de préméditation.

Nous arrivons enfin à la salle du pentacle de sang... les préparatifs commencent... des runes sur le sol tracées de mon propre sang, j'ai oublié la craie, tant pis. J'enlève mes vêtements pour ne pas les abimer. J'ai peur mais je ne suis pas seule. En plus des trois participants, je compte en spectateur le Dai, Vestrial et le commandeur D'Argon.

Trimasel me bénit, suppliant Narshoul d'accepter mon sang en offrande. Donne moi la force Sombre Père pour que je puisse te servir encore mieux.

Les cantiques s'élèvent, les incantatrices sont prêtes. Je prie agenouillée sur les dalles froides engluées de sang. La magie s'écoule en filins brillants ou sombres, elle se mêle à mon corps, mes os, ma chair... Le trou noir...

Je m'éveille sur le sol, la douleur parcourrent mes membres. Mon regard se porte sur ma main. Surprise. Doigts effilés de pianiste, paume délicate... mes doigts boudinés d'enfant ne sont plus qu'un souvenir lointain.

Est-ce enfin la fin de ma recherche? L'accomplissement d'une vie de petite fille? Suis-je belle? Suis-je complète?

Les regards se portent sur moi, j'ai changé... je suis femme.

Les secrets troublent ma vue, la joie empli mon coeur, je suis ivre de bonheur, j'oublie tout.

Comment sommes nous rentrer à Sombrum déjà?

Soutient moi Arysielle, j'ai besoin de toi, une amea de plus, une sorte de soeur. Pourquoi le Dai ne me regarde plus? Pourquoi est-il fâché? Est-ce ma faute?

Echec.

Quand les lueurs du soleil se posent sur mon être... la souffrance me prend... mes os se brisent, ma peau éclate, ma chair se fend... Una pitié... que celà s'arrête! Enfant. Malédiction que l'enfance et je la subis. De nouveau mes traits sont poupins, j'ai perdu la hauteur sur laquelle je m'étais hissée... jambes de poupée. Serais-ce ainsi toujours? Tiranna mon autre moi reviendra t'elle? Aurianne... quelque chose s'est mal passé. Ne me regardez pas... oubliez moi... je suis si laide, si frêle.

Cœur et âme.

La nuit, ma consolation, ma douce amea. Je suis Tiranna de nouveau. Je vais pouvoir accomplir ma promesse... je suis tienne Maeth, complètement tienne.
Ta complice, ton amante, ton aimée... Ma panthère aux yeux de braise. J'ai attendu si longtemps mais désormais... nous nous appartenons l'un l'autre. Aide moi à accomplir mes projets. Rend moi forte.

Mélancolie

Mirnaelle est venue me chercher... j'ai perdu une seconde mère. Je ne peux renoncer à Maeth, il se donnerait la mort. Mes épaules se sont affaissées, du moins, celles de Tiranna. Un voile cache ce visage nouveau mais mes iris sont toujours les mêmes, trahissant mon identité. Vestrial tente de m'apporter son savoir, son réconfort de même j'imagine? Il est si... différent. Je l'apprécie même si je connais sa rivalité de pouvoir avec mon amant. Aucunes réponses ne me fut apportées sur mon origine, ma famille, ma lignée... adieu Mirnaelle, je ne te pleurerai pas éternellement. Je dirais juste... dommage, j'avais tant besoin d'un guide. Je me forgerai moi même un nom. L'heure est à la conception et à la réalisation de mes desseins.

Horreur

Une journée comme une autre... mon chemin rencontre celui de Maeth et d'une mortanyss. Une discussion houleuse à lieu en pleine rue. Je suis trempée, c'est désagréable. Je propose le repli stratégique en un lieu sec. Finalement je me retrouve à la caserne entourée de la succube et de Maeth. Tout se passe bien, même si les propos sortant de la bouche de Maeth m'ont un peu contrariée. Est-il celui que je crois? A-t-on le cœur identique? Qu'il ne dévie pas de la voie du Sombre... où je devrais m'en séparer. La conversation s'amorce puis... CRACK.... Una una! Mes os se brisent et la chair s'ouvre... Una pas encore! Pas en plein jour! Pas devant une mortanyss!

J'ai beau implorer, je deviens Tiranna dans la souffrance et mes hurlements me rendant sourde. J'ai si honte... et j'ai déchiré mes vêtements d'enfant.

Le temps fuse et fuse... les détails se perdent.. la mémoire n'est pas éternelle et infaillible.

J'ai besoin d'aide encore une fois. Il faut que je sois stabilisée. Mais je sais qui pourra accomplir cette retouche. Peut importe ce que la mortanyss a dit... cela me tuera? Una pas avant d'avoir accomplir ma destinée.

Devant la cathédrale de Narshoul, une statue d'albâtre se voit couverte de louanges magiques... virevoltent les flux, tournoient les aura et les particules, que d'une concentration unie, la forme se voit contrôlée.

La honte s'efface, pourvu que cela dure.

Ronronnement

Les jours s'envolent laissant derrière eux les querelles, les consensus, les arrangements politiques. Maeth est partit en voyage, besoin d'être seul...si loin de moi. Mais je m'en accommode. Mes doigts enserrent la plume la faisant courir avec aisance sur le parchemin. Je rédige les premiers propos sur l'Ordre du Lys Noir, mon rêve, mon objectif. Tant que j'aurai des choses à accomplir, je ne m'éteindrais jamais. Je suis au comble de la satisfaction, l'esprit brouillé d'éclair de génie. J'ai tant à donner, tant à offrir à notre cilias, à notre peuple. Si la destruction venait à toucher notre belle Sombrum, cela me permettrait sans doute d'en élever un nouvel édifice. Mais espérons que celle-ci ne soit pas touchée, il ne faudra pas nous battre comme des chiens. La guerre civile...laissons la aux hastanes après tout. Je me sens si bien, si à l'aise... mon corps semble m'obéir à merveille.
Une fois terminé je rejoins la cité, je croise Vestrial dans son armure sombre. Il est si fière sur son destrier, j'avoue, ma vue s'en régale.
Nous allons à la taverne, nous discutons. S'enclenche le jeu du chat et de la souris... mais je ne suis pas une souris. Que sa voix est douce à mes oreilles, je m'amuse tellement...

Du sang pour le dieu du sang

Je n'ai pas bougé de la taverne, toujours aux côtés de Vestrial. Intarissables sont les sujets entre nous, nous ne sommes pas si différent à vrai dire... trou noir ... quand j'ouvre les yeux, mon corps n'est que douleur. Vestrial me porte dans ses bras m'amenant à la chambre de l'auberge. Je perçois l'odeur de fer... ma vitae s'écoule d'une balafre à mon flanc.
Vestrial s'occupe de moi, il me soigne. Mais je sens sa fureur, je constate sa colère. Oh Vestrial... ainsi va la vie, ainsi va la vie nargolith.
Je suis hors de danger désormais. J'ai survécu.

Tic tac tic tac

Le temps me fuit si vite parfois. Vestrial veille sur moi. Une révélation me parvient. Arysielle, Trimasel, Vestrial, Maeth... un clan? Un groupe? Une sorte de famille? J'ai mal à la tête quand Vestrial m'amène à la taverne... mon côté me fait souffrir mais ce n'est rien à côté de mes transformations. Trimasel est là. Si inquiet, ses murmures s'envolent au cœur des ténèbres et je sens la magie de Narshoul colmater mes blessures. Je ne saurai sans doute jamais qui est responsable... mais en notre peuple, n'est-ce pas chose courante? Je n'ai pas peur.

Quelques mots encore, un chevalier noir qui nous quitte la furie à l'âme et la vengeance aux lèvres... un bref instant avec Trimasel puis je m'éloigne rejoignant les bras de Morphée.

Double

Rouge, passion, amour, sanglot, tristesse, enfant, Lafielle, ensevelie, endormie, oubliée, condamnée.

Noir, perfidie, malice, charme, attraction, violence, femme, éveillée, épanouie, fière, mauvaise.

Qui suis je? Laquelle? Je pense mais qui pense? Est-ce Tiranna ou Lafielle? Est-ce les deux? Divisée... je domine donc je suis. Je domine, Tiranna. Ima je suis Tiranna. Celle qui contrôle l'âge adulte, celle qui décide des choix de la femme. Les cris de l'enfant me vrillent le crâne mais je lui intime le silence, je la submerge et la fait taire.

Ima ma petite je protègerai notre secret, je protègerai notre assassin, notre dément... même s'il veut nous voir périr... apprend tes leçons enfant. Il ne nous aime pas, il veut juste nous ranger dans une armoire. Pourquoi veux tu rejeter Vestrial? Moi je l'aime... je veux être à lui. Tu as perdu ton Maeth mais ça n'a aucune importance, il n'est pas digne ma poupée. Il ne te mérite pas. Je lui ai dis la vérité, mais tu m'as rendu complètement cinglée... tes pleurs...tes suppliques... si je pouvais te tuer morveuse je le ferai... mais je ne le peux pas. Car tu es la source de mon existence, les origines de mon corps. Pourtant...c'est moi qui vivrai, voila la simple réalité. Je sais que tu as mal, je sais que tu souffres ma jolie gamine, je vais te faire dormir pour que tu oublies. Quand à Maeth... je ferai selon tes voeux, je le laisserai en vie... sauf s'il essaie encore de me détruire, je me défendrai. Tu ne comprendras donc jamais qu'il ne t'aime pas... Maeth te veut pour simple trophée, comme Ame, comme la mortanyss... il t'a offert ses premiers ébats. Cependant jamais il ne se battra pour toi, jamais il ne te sauvera... il n'est rien qu'un gros chat indifférent, si ce n'est toi, s'en sera une autre. Sois sage petite et maintenant sombre dans mon âme, repose y aussi longtemps que tu le peux.

Envie

Tout mes projets sont tombés à l'eau... les masques ont été dissous... mon ordre semble ne pas pouvoir naître... Ilish'Shaan a encore disparu, mais quand il reviendra... je n'aurai plus qu'à m'effacer. Dire que je suis allée le chercher... je ne sais si je dois être déçue ou una. Il me reste une seule chose à accomplir. Je veux un bébé. Je veux le bercer dans mes bras, humer son odeur infantile et embrasser sa peau douce. Je veux une poupée vivante, peu importe à quoi elle ressemble. Je finirai sans doute pas me lasser. Il va falloir que j'en parle à Vestrial. Même si entretemps nous devons penser à nous marier... le mariage me fait rire, il est si inutile... Juste un effet psychologique j'imagine, pas de vrais liens éternels.

J'ai envie d'avoir quelque chose à quoi me raccrocher si tout s'écroulait. Il faut toujours prévoir de quoi retomber sur ses pattes. Vestrial est mien mais pour combien de temps? Son état va-t-il empirer? Va-t-il finir par me tuer de ses mains? Il est une puissance incontrôlable... Telle la phalène, je m'approche du feu manquant de m'y brûler les ailes.

Mon cœur est froid... je sens juste la pulsation du sien qui me dicte parfois des choses. Il n'y a qu'une chose que l'on partage...et c'est cet organe vitale qui bourdonne dans mes oreilles parfois. La musique de celui-ci n'est pas un bruit de pendule mais il susure... " Aimez moi, aimez moi ". J'essaie de l'oublier pour en revenir à mes désirs.

Retrait

J'ai sommeil. Le temps a passé et le froid de mon âme s'est enlisé dans le coeur de l'enfant. Je vais disparaitre un moment je pense. J'ai tant détruit en ce petit corps qui m'héberge. J'aurai aimé avoir le mien, loin de Lafielle. Elle a essayé d'oublier le félin qu'elle a caressé de ses doigts. Elle me répugne parfois. La jalousie me pèse. Devrais-je parler à Ame? Devrais-je lui faire comprendre que je suis lasse de partager? Je sais que si je touche à l'innocence, elle trouvera le moyen de m'extirper. Je vais dormir un peu, juste le temps de trouver quelqu'un d'autre, un semblable? Si seulement je pouvais accaparer un être, m'engouffrer en lui, le posséder et le faire mien. Un nouveau corps moins réticent. La séparation me tuerai pourtant, j'en suis quasiment persuadée. Il est impossible, inconcevable que je m'éteigne. Narshoul? Si seulement je pouvais être, une de tes filles légitimes et una une création, une âme artificielle, résidu de la magie qui changea tout cette nuit la. Trimasel, je l'ai vu dans tes yeux Lafielle. Sa force, sa violence, me manque parfois. Son baiser sans doute aussi? Una jamais, le corps est fait pour être un outil de manipulation, de corruption... Va Lafielle, vis un peu mais je reviendrai amea, je reviendrai. Car personne n'osera me détruire. Personne n'osera me déloger de mon enveloppe de chair et de sang. Qui condamnerai l'enfant pour mieux m'atteindre? Même les nargoliths ne sont pas assez forts, pas assez téméraires pour nous exterminer toutes les deux.

Yeux clos.

Papa... tu m'avais dis qu'il était revenu. J'ai couru dans la rue pour le voir puis j'ai compris. Il était déjà partit. Un espoir si oublié. Suis-je assez forte pour affronter son visage? Pour affronter sa colère et mon cœur? Je ne sais plus vraiment où j'en suis. Je suis Lafielle, juste Lafielle. C'est bien moi qui est là... dans cette éclat de moi même... je vois les deux sphères noires, une bouche rose, un corps élancé. Je suis adolescente. Aurianne doit être si grande comparé à moi. Le temps passe... lentement... est-ce un mal? Peut être pas. Je rêve encore et encore... je ferme les yeux. Je me sens différente. Et c'est dans l'indifférence que je conçois cette différence.

Douleur insidieuse.

Mon coeur... mon corps... je suis salie, salie de lui... maudit félin qu'il est! Je porte son enfant en mon sein. Je doute de pouvoir aimer cette chose, ce parasite qui aspire ma vie. Mon âme est déchirée... Tiranna n'est plus la, juste dans sa petite pierre qui luit. Elle me parle parfois et souvent je lui offre l'opportunité d'errer sur les landes.

Maeth... infâme, sale traitre... maudit sois tu! Si seulement je m'en étais tenue à mon plan d'autre fois. L'éviter, ne plus lui sourire, ne plus le regarder... je suis si faible. Il a abusé de moi, de mon amour... arrachez moi le coeur je vous en supplie! Libérez moi de ce supplice, de cette souffrance!

Ame, Zxi... Cendre oh ima Cendre, éveille moi encore... soulage mes maux de tes mots, de ta voix. Je suis une autre quand je suis avec toi. Donnez moi la force, frères, soeurs, mère, père et aimés.

Mes jambes tremblent, ma bouche de même... Au secours! Au secours! Ne me laissez pas me noyer je vous en supplie... je vous en supplie...

Larme, colère, désespoir,... indifférence, sentiments refoulés, le froid... Lumière en la Morte, croyance en les os...

Je ne suis que néant, je ne suis que vide... et si je le peux... je détruirai ce monde car ma vengeance sera.

Patience, douce patience, amante de mes regrets, de mes remords, de mes peines... Sang, Feu... Sang, éclat brillant de métal...

Est-ce la fin? Vais je m'abandonner à la noirceur qui est mienne? Tiranna... toi qui est blessée de la perte de Vestrial, qu'aurais tu fais à ma place? Parfois... tu me manques.

Première Mort

Je l'aime... je l'aime tellement... nous mourrons ensemble. Je serai libre de cette haine, libre de te pardonner ta trahison. J'emmènerai avec nous le fruit de nos passions.
Goutte mes lèvres empoisonnées, ressent ma dague en ton sein... puis l'arme, contre moi. Adorable amea, solution ultime.

Unis par la mort...

Maeth, Maeth... mon obsession, mon amant, mon âme. Je t'ai perdu une fois, je ne veux plus jamais le subir. Je partirai même si toi tu restes.

Cet autel sera le symbole, sera le lien de tout... Nos sangs mêlés, ma souffrance effacée... liberté.

Je t'aimerai à jamais. J'ai été créée pour toi, je suis née de toi... contre tes lèvres ma vie prend tout son sens.

Je te pardonne... pardonne moi désormais.

Je t'aime, je t'aime, je t'aime... à en mourir.

Le seul qui puisse encore agir... toi le roi blanc... je suis la reine blanche amoureuse du roi noir... le damier sera ma tombe. Echec et mat, et pourtant, la partie ne fait que commencer.

Le corbeau.

Et le Corbeau dit : " Plus jamais, plus jamais "

Le cercueil de glace fut mon épreuve. Le froid d'une âme prisonnière d'un corps inerte.

Entendre, percevoir, la voix blanche et muette. Heren, Ame... écoutez moi, entendez moi...

Sang, sang des enfants du Triple. Un croassement avant le trépas... le sang coule en moi, la douleur forte, hurlante. La dague en mon buste, je ne peux crier. Du tréfond de la noirceur, j'entends une voix susurrer.

Dans un battement d'ailes le corbeau éveille la semi-vivante. Les cris de l'oiseau ouvrent les paupières de la pâle endormie. Des cendres d'une vie passée, j'étends mes ailes sombres sur le monde, ma vision est déformée, nouvelle, autre...

Le tombeau, écrin de velours va se refermer. Je n'y retournerai plus, una plus jamais.

Je suis le corbeau, née par le Triple. Grâce à celui qui à réveillé la morte et fait naître le sombre plumage.

Je suis le corbeau...

Je suis le corbeau...

Je suis libre de tout. Écoutez mon ramage.

Flou Gaussien

Les images défilent, brouillard intemporel.

La Reine des ombres est tombée bien bas, foulant sa cheville sur les racines entrelacées de ses sujets les plus répugnant.

Je ne vois que le rouge, que le voile incendié.

Parfois les traits de mon Triple Amour, de ma trinité composant mon cœur et l'empêchant de s'éparpiller pour de bon m'apparaissent malgré ma cécité.

La souffrance est parfois si violente que j'en perd la raison. Quelque chose est accrochée à ma patte, m'empêchant de prendre mon envol.

Destruction, mort, sang, cadavres...

La jouissance de la réduction à rien des pitoyables insectes grouillant, se disputant la sphère putride d'excréments.

Vous me faites pitié, tous autant que vous êtes.


J'espère que les flammes lècheront bientôt les impuretés et rendront lisses les vestiges glorieux de jadis.


Que la Reine des Ombres meure pour de bon afin de laissé sa place à une demoiselle de plus beau lignage.

Renouveau de l'âme.

Les souvenirs s'effacent comme la craie sur le tableau noir.

Le corbeau, ima je sais que c'est moi. Ciguë, ima je sais que c'est moi.

Ramassis d'histoire dans ma tête, fragments implantés d'un passé dont j'ignore tout.

Qui suis je réellement? Je n'en sais rien.

Larme de sang sur paupières lourdes, vague de vitae des narines nâcrées... bouillie de cerveau dans un entrelac de mémoire corrompue.

Une famille, une morte famille, des serres, la marque, une visage de poupée dans le miroir...

Il n'y a pas besoin de passé pour construire un avenir. Aucune réponse ne viendra du néant de l'esprit.

L'enfant est vide, réceptacle parfait désormais.

( http://mortanyss.forum2jeux.com/l-epopee-des-damnes-f35/lafielle-anomalie-partie-mortanyss-annexe-bg-sombrum-t3657.htm#35133 )