Jour estival.
Temps pluvieux.
Le retour en Sombrum m'apparaissait comme incongru, choquant, improbable. Il me l'apparait encore, d'ailleurs. L'ermitage dans lequel je me suis moi-même relégué, qui m'a poussé dans les derniers retranchements du Moi pour y trouver ce que je cherchait, m'a certes à la fois beaucoup apporté, tout en me retirant les ardeurs exhaltées, et la soif du pouvoir qui déchire les miens. Les études poussées que j'ai porté, sur la magie et l'ombre, n'auraient pu proprement être développées, si j'étais restée.
Je devais m'éloigner du maintenant, de l'éphémère, pour porter un regard sur le vaste, le lointain, l'éternité.
Je crois que j'ai réussi. Peut-être pourrais-je retourner un temps sur mes pas, vers les hospices de la caste qui peut-être croira, bien qu'il n'en soit rien, que je l'aie trahie?
Sombrum a changé, ah ima. Mais moi aussi j'ai changé. Voyons donc maintenant si nous ferons aussi bon ménage qu'autrefois.