Lindelë Nuhuinenna
Nombre de messages : 234 Age : 38 Localisation : Sur la scène Date d'inscription : 02/08/2006
| Sujet: Lindelë Nuhuinenna [Partie 1] Jeu 14 Sep - 2:06 | |
| Nom: Nuhuinenna Prénom: Lindelë Âge: 210 années Période: Oui maman, je suis grand maintenant (Copyrights pampers) Lieu de Résidence: Sombrum Sa Classe: Défenseur de l'Art Son Métier: Artiste Sa Vocation Religieuse: Everyone loves Narshoul (Copyrights MarineLand) Son Apport à la Société: Rendre justice à l'Art Rang Social: Citoyen Voilà un premier jet de mon bg. Pour ceux qui l'auront lu et qui se demanderont : mais bordel ou t'es toi là-dedans ? Eh bien je ne suis pas encore là. Je n'ai en effet pas terminé du tout ce bg car mon perso n'est même pas né encore. Néanmoins je trouvais pertinent pour donner un peu de profondeur de remonter plus loin qu'au moment de sa naissance. Alors je risque de faire une deuxième partie dans un autre post mais j'aimerais bien avoir votre avis histoire de voir si, selon vous, ça semble cohérent et dans la bonne direction. Tout autre commentaire est bien tendu apprécié. Ah et j'espère que les dialogues ne seront pas trop confus quant à qui parle, je crois bien que cela sera évident mais dans ma version finale je mettrai une couleur pour chacun des locuteurs. p.s. : ce n'est pas la version finale alors il se peut qu'ÉNORMÉMENT de fautes d'ortho soient présentes. Bien que j'ai souvent relu pour vérifier si le texte se suit bien, je ne touche jamais à l'ortho avant d'avoir terminé mes textes. - Citation :
- Contemplez l’instrument de votre perte… si fragile, si pantin qu’il soit, il en sera néanmoins le principal instigateur.
La voix mielleuse s’insinuait insidieusement dans les oreilles du Nargolith assit sur une chaise de bois capitonnée de velours. La sirène à l’origine du poison fatal se tenait à ses côtés, les bras enroulés autour de son cou, comme un aigle plantant ses serres dans une branche pour s’y assurer prise. Les deux nargoliths jetaient des coups d’œil fréquents sur le lit à quelques mètres d’eux où un docteur s’affairait, aidé d’une sage-femme, autour d’une dame en plein travail. Cette dernière poussait des cris de douleur et de frustration alors qu’elle tentait de donner vie à un nouvel être.
- Elle souffre… goûtez à cet hydromel auditif, mais prenez temps de scruter son regard. C’est la victoire qui se lit dans de tels yeux. Elle sait qu’elle a maintenant la main haute et surtout… que vous ne pouvez rien y faire… rien père… rien du tout…!
Tel un bourreau tournant le couteau dans la plaie, chaque mot était accentué en vue de les faire peser plus lourd encore. Malgré le masque d’indifférence habituel du père, son corps ne pouvait manquer de trahir la rage qui bouillait en lui. Les paroles de sa fille, bien qu’inspirées de haine et de vilenies, avivaient ses pires craintes. Fermant ses yeux pour se plonger dans un calme intérieur bien à lui, il en profita pour faire le point sur les anciens évènements ayant mené à un tel climax. Conseil lui avait été donné de ne jamais ignorer le passé pour trouver solution aux problèmes présents, et cet adage ne l’avait jamais trahi jusqu’à maintenant.
*******
Lirilla… un nom ayant changé le cours de sa vie à tout jamais. Bien avant qu’il ne vienne au monde, une guerre séparait sa famille aux Nieninquë, une famille nargolithe reconnue pour ses diplomates. Sa famille comportait, depuis des générations, de grands artistes reconnus à travers tout sombrum et même au-delà. Bien que deux domaines distincts, l’art et la diplomatie font parti de la même baronnie chez les Nargoliths. De façon inévitable, les deux familles en venaient à se côtoyer énormément et donc, à se piler sur les pieds. Il n’en reste pas moins que cette guerre se voulait secrète voir intime. En effet, pour Sombrum, une grande amitié fructueuse d’intérêts communs unissait les deux familles. Il serait faux d’affirmer que ce n’était le cas, puisqu’en plusieurs occasions c’est en travaillant conjointement que ces deux familles avaient réussi à se hisser toujours plus haut dans la hiérarchie. Mais dans l’ombre gisaient les miasmes d’anciennes trahisons et jalousies ainsi que celles encore à venir. Sans compter que cette même contradiction dégoûtait chacun des deux partis, une évidence qu’ils ne pouvaient nier. Quel pire destin que de nécessiter son pire ennemi en chacune de ses actions pour que celles-ci brillent.
Dure est la vie d’un Nargolith, il l’avait appris comme tout membre de sa race à ses dépends. Se faire à la pensée que peu importe la grandeur de notre échiquier et le nombre de pièces s’y trouvant, nous serons toujours nous-même une pièce dans un plus grand échiquier que le nôtre. Ainsi donc, il avait commencé par être le pion de sa famille, l’éduquant pour devenir à son tour un grand artiste. Puis un beau jour, ses parents lui avaient annoncés le désir de la famille de faire de lui un cavalier… dans tout les sens du terme. Le jeu de mot l’aurait bien fait rire s’il n’avait été que cela, un jeu de mot. Malheureusement son destin venait d’être changé encore une fois, lié à une nargolithe du nom de Lirilla. Face au peuple il était un pion, donné aux Nieninquë pour lier d’avantage les deux familles. Pour les Nuhuinenna il était plutôt un cheval de Troie, envoyé en plein cœur de ses ennemis, marié pour le meilleur et pour le pire avec une Nieninquë. Dans quel but ? Une vision qui le dépassait de loin. Ne pouvant détruire les Nieninquë sans apporter leur propre chute, les Nuhuinenna avaient optés pour une tactique à longue échelle : L’assimilation. Un drôle de hasard a néanmoins voulu que leurs ennemis aient pensé la même chose, leur geste étant nourrit par les mêmes intentions.
Il avait donc été jeté dans la fausse aux hyènes, unissant ainsi les deux familles qui ne faisaient plus qu’une maintenant. La première pierre d’un grand empire, dont il avait mission de faire prévaloir les intérêts de sa famille. Mais un tout petit détail n’avait pas été calculé à l’avance. Un tout petit détail qui aurait pu coûter cher aux deux familles. Les deux pauvres nargoliths n’étaient au fond que des pions suivant les directives. Le hasard fait bien les choses parfois, tout dépend bien entendu du point de vue. C’est ainsi qu’au grand dam des familles rivales, leur espoir qui devait être à chacune le fer de lance de leur victoire face à leur ennemi ne furent pas que liés par les liens du mariage…
*****************
Le ciel tout entier s’époumonait de pair avec elle pour crier au monde l’injustice dont on l’affligeait. Les éclairs déchiraient les cieux en griffes magistrales avides de chaires. Surmontant la tourmente et la pluie battant aux carreaux, sa voix se mêlait de cris et de jurons. Comment avait-on pu lui faire ça… Comment avait-on pu ignorer les sacrifices et les efforts qu’elle avait investis pour eux ! Coupant ses pensées, la porte de sa chambre s’entre ouvrit à peine pour laisser passer un petit fanion blanc au bout d’un bâton.
- JAMAIS ! J’en ai plus qu’assez de vos politiques ! Ras le bol de votre diplomatie ! Aux enfers vos pourparlers !
Presque avec soulagement elle jeta le bibelot se trouvant à ses côtés sur la porte, celui-ci se brisant avec grand fracas. Elle n’avait pas envie de réfléchir, ni de discuter avec « diplomatie », comme ses parents lui avaient toujours enseigné. Elle n’avait envie que de montrer au monde sa rage et ses frustrations, non plus ce visage hypocrite de marbre blanc.
La scène était toute autre un étage en dessous et ce sont des soupirs prolongés qui accueillirent le tonnerre de bruit causé par feu le vase particulièrement coûteux. Deux nargoliths, un homme et une femme, se tenaient assis devant un foyer brûlant de doux crépitements. On aurait pu croire apercevoir deux statues alors qu’ils se fixaient tous les deux, impassibles tout en dégustant à petites gorgées la coupe de vin qu’ils tenaient à la main.
- Point de peur ne nourrissez ma mie. Plus qu’aucune autre vos tendres attentions vous ont mises au fait de l’émotivité de notre ingrate progéniture.
La voix de l’homme était telle une équation mathématique tant elle était pesée, calculée et réfléchie. Plissant les yeux un moment la femme lui faisant face brisa son immobilisme après avoir évalué un moment son mari. Le ton qu’elle employa tenait le même discours de tonalités.
- D’aucun n’irait suggérer la possibilité, aussi infime soit-elle, qu’un tel caractère ne soit biologique mais bien instigué, n’est-ce pas très cher ? Mes tendres attentions, comme vous dites si bien, me permettent d’affirmer que cette femme qui, en l’occurrence, est notre fille, ne saurait se résoudre à se soustraire à ses obligations familiales.
- Vous m’en voyez fort aise, d’ainsi vous savoir pleine d’une telle assurance. N’écartons donc pas encore la possibilité qu’un de nos émissaires ne revienne pas blessé par un quelconque projectile mais plutôt glorieux d’une réponse favorable.
Sur ces mots tout deux retombèrent dans leur mutisme nourrit de l’espérance de voir leur plan prendre vie. C’est cette assurance qui faisait tant bouillir leur fille. Ce manque total de sentiment face à cette proposition. Elle n’avait pas le choix, ils le savaient aussi bien qu’elle et ne lui laissaient aucune once d’orgueil en l’affichant ouvertement. Elle était encore une fois la petite fille qui devait obéir sagement. Plus elle grandissait moins elle avait envie d’être cette petite fille. Elle était maintenant une femme avec sa propre histoire et ses propres réussites. Sa réputation grandissait peu à peu et de pair, bien entendu, son réseau de contactes. Bientôt elle n’aurait plus à compter sur ses parents pour garantir ses succès dans ses réalisations publiques comme illicites. De toute façon, dans les yeux de leur fille, ses parents n’étaient plus ce qu’ils avaient jadis été. Ils stagnaient de plus en plus dans la hiérarchie diplomatique, lui laissant entrevoir une possibilité qui la faisait frissonner de plaisir malsain. D’ici quelques années elle aurait le pouvoir et la réputation nécessaire pour voler le poste de sa mère. Un soupir rêveur la prit en pensant à l’expression déconfite de sa mère lorsqu’elle lui annoncerait qu’elle allait perdre son poste. Ce serait le début de leur chute… car suivrait ensuite son père. Tout est un éternel recommencement ainsi donc, pour toute chute il y a une ascension… la sienne !
- Maîtresse Lirilla ? C’est moi votre serviteur. Ouvrez moi j’ai une proposition à vous faire qui, vous connaissant, saura vous plaire ma parole vous avez. De plus, je sais que vous gardez bon souvenir de mes interventions lorsque quelconque trouble ou conflit agaçait votre humeur.
La voix traînante et douce roula jusqu’à ses oreilles, la tirant de ses pensées. Un instant la pensée de reprendre sa crise l’effleura, mais la présence de son serviteur attitré la fit hésiter assez pour qu’elle décide de lui parler. Après tout, il disait vrai. Son serviteur l’avait toujours aidée de façon fort discrète et efficace. Se dirigeant vers la porte elle l’ouvrit pour laisser entrer un nargolith plutôt petit, le dos rond et le nez pointu. La beauté n’était pas le fort de ce serviteur, mais elle plus que tout autre membre de la famille avait su voir au-delà.
- Ahh gracieuse maîtresse, c’est que la détresse de votre cœur est venue, de sa terrible grandeur, secouer mon lit, m’en tirant ainsi violemment. Force m’est d’admettre que le douillet refuge qui m’abritait, m’offrait bras ouverts de m’accueillir à nouveau en de plus douces eaux, mais tel que vous en avez conscience, mon devoir a primé sur ces pensées de paresse.
- Peut-être est-ce plutôt, non pas l’ouragan de ma colère, mais l’horizon orageux de mes parents qui serait venu troubler les eaux qui t’appelaient.
- J’en conviens, mais ne trouvez-vous pas qu’il sonne bien mieux de dire que seul le devoir et ma loyauté motivaient mes actions ?
Lirilla fixa un moment son serviteur avant de se laisser aller à un bref rire de soulagement. Elle prit le temps de s’asseoir dans un confortable fauteuil, soupirant de lassitude.
- Si les dieux ne t’avaient pas créé je t’aurais inventé. Ton humour bien pesé a toujours su m’égailler. Mais dis moi, honnêtement, en quoi devrais-je voir quelconque accord de ma part face à cette demande qui n’en est pas une ?
- Plus que vous ne pourriez le croire. Malgré la désillusion qui vous accable, sachez prendre gage de ce vent de réalisme pour voir la lumière dans l’ombre. N’oubliez-vous pas que là où l’ombre sévit, la lumière y est aussi ? Prenez le temps de trouver votre jeu en celui des autres, c’est souvent ainsi qu’il passe fantôme aux yeux des autres. Certes tout naît de l’obligation qui vous échoit de marier ce nargolith, mais n’est-ce pas en même temps gagner une liberté de mouvement que jamais autrement vous n’auriez eue ?
- Tes paroles ont du sens, continue…
- Ici, d’évidence la difficulté est bien grande de prendre choix de ses libertés. Ne doutez point que malgré les efforts mis en place vos parents vous devancent toujours d’un pas. En cela vous vous retrouvez liée à vos parents car leur réalité devient la vôtre. La limite de vos interventions est tracée par leurs relations extérieures. Mais quitter le domicile parental vous octroierait une vie bien propre à vous et tout à bâtir tel que votre bon goût le souhaitera. Bien entendu votre mari sera un nouvel élément avec lequel il vous faudra conjuguer, mais je n’ai point doute que vous gagnerez rapidement en expertise de cette grammaire émergente.
Les yeux de Lirilla brillaient d’un éclat nouveau en entendant cela. Déjà, elle ne semblait plus écouter son serviteur, absorbée quelle était à mettre en place ses nouveaux plans. Sortant un moment de sa rêverie, elle considéra le fin parleur avec suspicion.
- J’aurais tendance à fonder espoir en tes paroles, mais te connaissant bien je ne puis échapper au questionnement du fondement de ta motivation. Qu’aurais-tu à y gagner ? Tu perdrais une alliée importante au sein de la maison, te retrouvant sans maîtresse.
Le masque de finesse et de ruse du serviteur s’effaça un moment pour laisser transparaître une légère hésitation révélatrice, une hésitation trop longue démontrant l’élaboration d’une réponse de sa part. Soupirant, voyant que les yeux scrutateurs de sa maîtresse n’avaient laissé passé cet indice non-verbal, ses traits prirent une teinte plus douce qui ne lui était habituelle.
- Ce fut un plaisir que de servir vos intérêts en cette maison un peu trop stagnante. Néanmoins, bien que tout ce qui se trouve ici soit sous leur influence, vos parents étaient pour plus dans mes actions que ce que j’ai toujours laissé paraître. De tous les espions envoyés, je suis celui qui a réussi à gagner votre confiance, j’aime à penser que cela est dû à ma valeur. Certes je vous ai toujours aidé de mon mieux mais dans mes gestes transpirait la volonté de vos parents que mon aide vous pousse toujours là où vos parents voulaient que vos efforts se retrouvent.
Lirilla foudroya du regard le nargolith qui avait toujours été celui qu’elle croyait être son seul ami, non plus seulement un allié, dans la maison. Quelques tremblements l’agitèrent, mais elle réussit à se contenir pour garder le peu de fierté et d’orgueil qui lui restaient après cette révélation.
Dernière édition par le Jeu 14 Sep - 8:48, édité 1 fois | |
|
Lindelë Nuhuinenna
Nombre de messages : 234 Age : 38 Localisation : Sur la scène Date d'inscription : 02/08/2006
| Sujet: Re: Lindelë Nuhuinenna [Partie 1] Jeu 14 Sep - 2:06 | |
| grmbl ça ne rentrait pas tout au complet - Citation :
- - Au final vous n’avez pas été la seule à reconnaître ma valeur, car votre père m’offre maintenant la chefferie de son réseau d’espionnage après les états de service dont j’ai fait preuve face à vous. Je vous devais bien de vous le révéler même si pour une fois, cela va véritablement contre la volonté de votre père. Il tenait à ce que je sois peut-être utile vis-à-vis vous plus tard. Néanmoins j’en avais assez et je vous respecte Dame Lirilla. Bienvenue dans le vrai monde car maintenant vous y mettez pied. Sachez néanmoins que tout ce que j’ai pu dire ou faire n’était pas moins teinté de vérité. Je continue de penser que le mieux pour vous serait de partir, ce mariage étant l’occasion de le faire. Volez de vos propres ailes et… souvenez vous que je serai là pour vous quoique vous puissiez penser de moi maintenant. Je gagne sur les deux tableaux… j’obtiens un poste convoité et si votre volonté le souhaite, je garde une alliée au potentiel qui sera bientôt exponentiel. Notez que cela va dans les deux sens, garder un allier comme moi dans vos rangs, avec toute l’information à laquelle j’aurai accès, ne sera pour vous déplaire je crois. Sur ce, au plus grand plaisir de vous revoir, ce fut un honneur très chère. Que l’ombre et la lumière soient vos alliés et vous guident.
Avec une révérence gracieuse, il tourna talon et quitta la pièce de la même façon qu’il était entré, discrètement mais triomphant. Laissant derrière lui une nargolithe troublée et peinant à reconstruire son univers venant d’être fracassé sans qu’elle puisse opposer quelconque résistance. Une foule de sentiment se pressait à l’intérieur d’elle, la confusion l’empêchant de déterminer sur lequel elle devrait s’arrêter. Hébétée elle se leva pour aller s’effondrer dans son lit. La tourmente faisait toujours rage à l’extérieur, s’harmonisant parfaitement avec son état d’esprit. La nuit porte conseil, mais encore lui faudrait-elle dormir. Elle passa ainsi la nuit, les yeux rivés au plafond, à fixer bien au-delà de ce mur matériel. Une nouvelle journée s’annonçait bientôt… et avec elle… une nouvelle vie…
| |
|