Maeth Dirdvyd
Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 11/02/2007
| Sujet: [Histoires courtes] Le soldat de poussière Sam 12 Déc - 21:05 | |
| Histoires courtes
Le soldat de poussière.
Imryr essuya d'un geste nonchalant l'envahissante particule de poussière qui s"infiltrait sur ses épaules. Cela faisait longtemps qu'il dormait, des siècles .
Son armure grinça comme la craie au tableau lorsqu'il décida de se relever pour de bon. Il était toujours dans ce singulier palais. Ses yeux ambrés firent le tour de l'endroit :
Il n'y avait qu'un vaste ensemble d'argenterie et de meubles oubliés qui n'étaient plus qu'un souvenir d'une époque révolue.
Il s'approcha d'une bibliothèque éclopée qui semblait supplier qu'on vienne achever ses souffrances d'écorce. Imryr leva ses mains gantées vers un livre, mais celui-ci eut le mauvais goût de tomber en poussière au premier frôlement.
Le guerrier se contenta de froncer ses sourcils de soie.
Il se dirigea vers le miroir, afin de s'observer :
La jeunesse était encore présente, vivante, du moins physiquement. Il se tourna , toupie curieuse de voir la grisante image de sa beauté en armure. Celle-ci noire et bleutée épousait parfaitement son anatomie, comme une intime grande sœur de Sombralyr.
Il fit quelques cabrioles devant le miroir, dégainant ses sabres antiques. Puis las de s'observer, il se résolu à trouver une autre curiosité.
Un tableau, oh il ne se souvenait plus bien de la femme que celui-ci avait tenté de représenter. Mais ce dernier faisait naître en lui quelques sentiments de désir et de nostalgie.
Il s'approcha et caressa avec tendresse ce visage féminin . Tandis qu'il se satisfaisait de cette singulière affection, le tableau se mis à se fissurer, déformant le visage de la belle jusqu'à ne devenir que quelques vieux morceaux de bois informes.
Imryr toussota, et ne put s'empêcher d'éprouver un sentiment de frustration .
Ah cette salle qui était sienne s'effondrerait donc chaque fois qu'il toucherait quelque chose ?
Il se résolu à sortir de l'édifice, remontant les escaliers qui le mèneraient à la surface.
La lueur du jour vint lui invectiver les yeux, l'éblouissant un long moment. Il tomba à genoux, gêné par toute cette capricieuse lumière.
« Illyah ? Sieur ? »
Imryr redressa le visage : c'était une jeune femme armée d'un livre et d'une plume qui l'observait, lèvres entrouvertes.
Il toucha sa robe , d'un geste d'aveugle. Et fut surpris que la jeune femme ne tomba pas en poussière.
« Illyah à vous mademoiselle. »
Inutile de conter l'histoire qui vint se greffer autour de la jeune femme que rencontra le guerrier de poussière, ceux-ci ,au bout des usages de circonstances ,finirent par s'épouser . Elle artiste, lui réputé pour ses armes et son charisme.
Cependant jamais personne ne put lui extraire son histoire . Imryr exprimait simplement qu'il s'était longtemps reposé et qu'il se fut réveillé ,sans savoir exactement pourquoi.
Lorsqu'ils eurent terminés la cérémonie, les deux époux résolurent de parfaire les connaissances qu'ils avaient de l'autre, -avouons le- à un niveau bien plus anatomique que philosophique.
Ce fut une nuit de plaisirs et de grâces sensuelles qui s'offrit à eux.
Les yeux ambrés d'Imryr se refermèrent à l'aube.
C'est une timide lueur qui vint réveiller la paix des rêves du guerrier. Lorsqu'il se releva, il s'aperçut qu'il était au beau milieu d'un vaste champs. La première chose qu'il fit fut de chercher le visage familier de sa tendre amea . Il la trouva, una loin, assise à chanter, paisible.
Il résolu donc d'aller la saluer . Il lui envoya un charmant sourire et un Illyah.
Il pris place auprès d'elle, l'encadrant d'un bras autour de la taille. Il observa le ciel un instant , dans la même direction qu'elle eut empreintée.
Il se rendit alors compte que son étreinte n'avais plus prise. Il tourna la tête et il ne vit plus qu'un tas de poussière à ses côtés.
Désemparé, ses passions prirent le dessus, et il se mit à hurler. Mais seul le vent eut la courtoisie de lui murmurer une réponse.
Une fois encore Imryr tomba, et fut touché par un profond sommeil...
L'histoire veut que celui-ci n'a de cesse de se réveiller, et qu'il découvre chaque fois la même salle. Il remonte toujours à la surface au même endroit et une jeune femme l'y attend systématiquement, elle n'est jamais la même et n'est jamais celle qui figurait dans la salle antique. | |
|