Yavei Clau
Nombre de messages : 241 Date d'inscription : 28/06/2006
| Sujet: Poésie de la nuit Mer 24 Jan - 2:00 | |
| Nuits La nuit est un lieu de mystères, d'émerveillements, mais aussi de peurs et d'angoisses. Nous y devinons quelquefois la face obscure de nous-mêmes, celle aussi de notre humanité.
Splendeur nocturne
Cette lune irréelle Qui s'offre si belle A son lever Epanouit dans l'atmosphère Ses pâleurs éphémères A en pleurer
Splendeur nocturne.
Vent de nuit.
Froid de ce vent Qui glisse sur la plaine immense, Insiste, s'apaise, Renaît, se relève, Envahit l'espace, Obscurcit l'atmosphère Couche les herbes, Frémit les rivières, Retient les hommes Aux âtres de pierre, Appelle la nuit, Hâte le soir, Ancestral et maudit, C'est le grand vent barbare.
Torpeur
Langueur De trop frémir De trop vomir Ces millions de corps Crucifiés sans remords Un chant mortel Gerbe cruelle S'élève, s'abat Crève et s'en va Ridicule flambeau Rideau!
Zodiaque.
Longue est la route Loin l'horizon Courbe est la voûte Où les saisons Sans cesse Caressent Le sort
Froide est l'ivoire Blanc l'étendard Faux le regard Quand vient le soir Où blessent S'agressent Les corps
Dure est la chaîne Sourd est le vent Glacée la haine Le prix du sang Quand presse S'empresse La mort.
Ephémère
Trop amère Eternelle Trop cruelle Cette vie Assouvie Dans l'instant Comment faire L'innocent Sombre S'effondre Vulgaire Amas D'air.
Bonsoir ! Voici la nuit profonde Le monde entier s'est endormi La lune veille...
Bonsoir ! Voici la nuit féconde Du pardon qui s'offre au mépris C'est la merveille...
Bonsoir ! Voici la nuit absconse De ceux qui souffrent l'inouï Qu'elle est cruelle...
Bonsoir ! Voici la nuit des ombres Abandonnées à leur oubli Soyez rebelles...
C'est le bonsoir Aux nuits sans nombre Peuplant nos terres d'armures D'univers sombres Fantasmagories dures Illusions vagabondes.
Lointaine à mon coeur une aurore En cette nuit je veille Guetteur de rêve et de sommeil Cueilleur de larmes et de remords
Stridentes sirènes Dans la nuit blême Traversée d'éclairs blafards Tes yeux cherchent un regard.
Rêve
Petite soeur De mes nuits insomniaques Coeur pensant de la baraque Baume versé sur tant de peurs Reçoit l'offrande dérisoire De ces mots comme un rempart Au mépris de nos enfers.
Mystère
Un mystère ne se peut pas saisir A peine l'as-tu approché Qu'il s'est déjà dérobé Qu'il s'est déjà envolé Pourquoi n'as-tu pas contemplé Un mystère ne se peut que désir.
Dernière édition par le Mer 24 Jan - 2:09, édité 1 fois | |
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Yavei Clau
Nombre de messages : 241 Date d'inscription : 28/06/2006
| Sujet: Re: Poésie de la nuit Mer 24 Jan - 2:09 | |
| Noblesses
J'ai connu de nombreuses noblesses Toutes différentes aux douteuses sagesses Aux saveurs inégales et parfois indigestes Aux parfums vils mais à l'honneur toujours leste
La noblesse de naissance En pleine déchéance Je l'ai vue décrépir pesante Vulgaire souvent et combien suffisante
La noblesse de cœur Se désirant compréhensive Et respectueuse des âmes N'est qu'un bien commun et fragile leurre
La noblesse de fonction La plus commune aujourd'hui N'est que fade illusion Refuge des estropiés de la personnalité
La noblesse de l'argent Est la pire de toutes qui sévit A tous les échelons du mauvais goût Royaume des parvenus des moribonds
Je connais d'autres noblesses Plus obscures œuvrant par délicatesse Celle du digne clochard sur son trottoir Celle d'un errant de la belle étoile
La plus haute noblesse est celle du poète Qui de sa vie a entrepris le poème Qui danse et insouciant se consume Faisant fi de l'existence pesante
Indifférent même à la plume Il a souscrit à une vie d'écume Et maintenant il en assume Les jouissives conséquences…
Car en guise de fin ne peut-il y avoir Que l'implosion blanche ou l'explosion Lardée de lumière : gagné à la contagion D'un idéal — la beauté — il l'a même frôlée, un soir ! | |
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