Prénom : Val’haess
Nom : Shal’haen
Âge : 109 ans
Description physique :
Aussi noires que le néant, telles sont les deux perles d’une couronne écarlate dans l’écrin de son regard. Il vous fixe, vous regarde, vous perce à jour, à ses yeux vous ne semblez qu’un sujet d’étude. Aucun sourire ne vient souligner ce regard, juste ses traits sévères et prononcés. Ces mêmes traits qui lui donne un air plus mature, trompant souvent ses interlocuteurs sur son âge réel et lui ouvrant parfois des portes qu’il ne devrait même pas songer à entrouvrir. Sa peau est d’un gris pâle. Contrastant avec cette dernière, une chevelure blanche, soigneusement coiffée et attachée, parfois même tressée, à laquelle il fait particulièrement attention. Le reste de son être ne se démarque pas de ses congénères, ayant plutôt une taille normale et une carrure svelte qu’il se plaît à rendre « plus forte » de par quelques habillages.
Histoire :
Bien qu’il apprécie à garder cette partie de sa vie discrète, nous vous dévoilerons ici les quelques grandes lignes de son éducation. Ses géniteurs l’orientèrent dès son plus jeune âge vers les arts écrits, de trop bonne famille pour s’abaisser à s’adonner à des pratiques manuelles. Toute formes de maîtrise d’arme furent bannies de son éducation, du moins c’est ce que pensaient ses parents, puisque sa tutrice en jugea autrement et compléta sa formation.
Il ne fût pas à proprement parlé initié aux armes, mais bien à la froideur qu’elles requièrent pour en avoir le meilleur usage. Elle le forçait à s’attacher à diverses créatures, à les nourrir, à en prendre soin, pour enfin lui demander de les mettre à mort. Chaque larme, chaque hésitation étaient sévèrement marqué dans la chair de son dos par les lanières de cuirs du fouet. Les premières leçons furent douloureuses, mais seul le résultat importait, si bien que le jeune homme n’arrivait même plus à s’attacher aux créatures. Elle jugea ce moment opportun pour l’initier à quelques autres arts dont la torture. Elle se cachait bien de cacher son admiration grandissante pour l’être qu’elle avait forgé, aussi froid que la pierre et le geste précis.
Le reste de son éducation se déroula selon les planifications de ses parents, un parfait enseignement des écrits et des paroles, perpétuant ainsi une longue lignée d’érudits de sang pur aux ascendances nobles. Ces choix n’étaient pas innocents, comme d’une faiblesse inavouée, les écrits étaient un remède aux affres du temps sur la mémoire. Et ils le savaient bien.
L’enseignement touchait à son terme, et bientôt la tutrice serait remerciée de ses services, elle le savait. Elle s’était attachée à sa création, une telle réussite, c’était son œuvre, mais elle ne pouvait la posséder. Elle eut voulu ravir cet enfant à ses parents pour en faire son fils, mais son corps le désirait également pour amant. Par faiblesse, elle se laissa guidé à ses instincts, et par un soir du dernier cycle qu’elle passerait en la demeure Shal’haen, elle mena l’élève prodige en ses appartements. Val’haess se laissait faire, ayant depuis longtemps deviné le jeu de sa maîtresse, pour lui, ce n’était qu’une expérience de plus à prendre. Elle l’initia aux plaisirs physiques et lui jouait le jeu, ou plutôt une parfaite comédie, se donnant les expressions qu’elle attendait, mais restant toujours aussi froid. Il n’avait que faire de cette enveloppe charnelle aussi séduisante fut-elle, il avait enfin sa vengeance. Bientôt elle payerait pour les nombreuses cicatrices de son dos. Prétextant un jeu, il immobilisa sa partenaire pour ensuite la bâillonner. Son visage pris enfin sa première expression sincère de cette nuit. Une touche de sadisme pouvait se lire dans son regard. Cette nuit-la… il mit en pratique tout ce qu’elle lui avait enseigné.
Le corps saignant et entièrement mutilé gisait sur le lit. Il l’observait, attendant qu’elle reprenne conscience et se délecta de sa première expression. Quelle souffrance il pouvait lire sur ce visage meurtri, son regard demandait grâce. Il s’avança vers elle, prêt à abréger ses souffrances et au dernier instant se ravisa. Il prit un linge et une bassine d’eau pour laver les plaies, sans un mot. Les plaies furent soignées, du moins celle physiques, jusqu’à ce que l’aube se lève. Il prit soin d’elle comme si elle fut lui-même et avant de quitter la pièce, posa une unique question, avant de sortir sans même lui laisser le temps de répondre.
« Ais-je bien appris mes leçons, Maîtresse ? »
La tutrice ne se représenta jamais à la demeure, trop honteuse d’elle-même. Le reste de sa formation fut donc accomplie par ses parents.