Un nouveau visage entra dans l'Auberge

"Enfin", se dit-il. Tout le temps qu'il avait passé à étudier, lire, s'entraîner.. en d'autres mots, toute sa jeunesse était derrière lui. Il avait réussi le test imposé par ses parents haut la main, faisant fièrement son entrée dans le monde adulte Nargolith. Doucement, il tira une chaise et s'assit quelques insants. La première étape de sa vie était dernière lui, et il était convaincu que la prochaine serait décisive sur son avenir. Il murmura un mot.. un seul mot qui serait son premier dans cette nouvelle vie.

- Enfin...

Puis il se reperdit dans ses pensées...

Evaelya passa alors devant l'auberge. Elle se dit qu'il serait préférable pour elle un instant de repos. Alors qu'elle franchit le porche, un homme l'interrompit:

-Demoiselle, désirez-vous de l'aide ?

Elle lui darda aussitôt un regard insolent.

-Certes, laissez moi passé.

Elle le poussa légèrement puis ouvrit la porte. Le grincement de la pote attira l'attention des clients déjà présent. L'aubergiste rétorqua d'un air autoritaire:

-Demoiselle, nous ne sommes en aucun cas un hôpital, veillez revenir lorsque votre état ce sera amélioré.

Du sang peinturait l'endroit où la demoiselle était dressé. Un écharpe d'un vif liquide rougeâtre lui traversait la figure. Son fourreaux noircit émanait une douce odeur de fraîcheur. Elle reprit d'une voix impérieuse.

-Je ne trouverai sous ce toît que nourriture et repos.

Elle lui lanca une bourse, attendant impatiemment son dû. Un petit bout de fer, une clé. Puis elle monta d'une démarche purement féminine, l'escalier de bois clair, laissant parraître chaques goutelettes de sang perdues.

L'aubergiste adressa un bref hochement de tête approbatif à l'égard de Vaelfar. Suivit d'un ricannement avide, il s'exclama :

- Peu m'importe, je crois bien m'y être acclimaté maintenant. Tant qu'elle gonfle ma bourse de séduisantes piecettes, je me garderai de lui reprocher son comportement négligeant. Après tout, je ne peux faire autrement, sans quoi je ne serais pas propriétaire de l'auberge la plus achalandée de tout Sombrum, hahaha...

Il soupira ensuite, s'emparant d'une serviette à l'aspect malpropre et à l'odeur infecte. D'un air consciencieux, il nettoya le sang souillant le plancher à l'aide de celle-ci. Se relevant une fois sa tâche completée, le Nargolith à l'apparence centenaire se frotta la barbe, maugréant quelques dires.

- Elle doit en avoir laisser tomber à l'extérieur également. Cet homme avait bien raison, ce ne sont pas des manières en un lieu aussi somptueux et bienséant, par Narshoul... Je suis persuadé qu'elle acceptera de payer quelques pièces de surplus pour ces incommodités.

Il quitta ensuite l'intérieur crasseux et mal fréquenté de l'auberge pour brosser le plancher extérieur. C'est en frottant qu'il entendit les propos du Kheijan. L'aubergiste se redressa, exhibant un large sourire carié à l'étranger.

- Illyonath en Sombrum, Kheijan ! Vous devez être exténué, suite au pénible trajet séparant nos deux citées. Je suis certain qu'une bonne nuit de quiétude en mon établissement vous détendra. Pour une modeste somme de 35 pièces...

La porte s'ouvrit silencieusement quelques instants après l'entré de Evaelya, laissant entrer un homme coifé d'un chapeau à plume. Celui-ci retira son couvre-chef, dévoilant ses cheveux blancs et ébouriffés. Tournant lentement la tête vers Keargan, un sourrire niais traversa son visage, l'espace d'un moment. Puis, sans dire un mot, il alla s'assoir devant Keargan, ne laissant pas le temps à Evaelya de réagir à l'invitation.

"Oh kerphar mon brâve, c'est si rare de voir des gens aussi aimable que vous, de nos jours, j'accèpte avec plaisir votre invitation."

Puis fixant Keargan dans les yeux, il ne put s'empêcher un sourrire malicieux visiblement destiné à destabiliser ce dernier.

L'homme répondit à Evaelya d'un air semi-troublé.

"Loin de moi l'idée de vous ennuyez Dame, mais qui ne dit mot consent, dit-on ici à Sombrum. Je me suis peut-être égaré en sous-estimant autant votre côté charitable. Sous-estimant l'altruisme d'une Dame accordant à un pauvre guenilleu la chance de lui faire la cour à sa table. J'ai fait fausse route?"

Puis s'adressant à Keargan, sans le regarder toutefois.

"Sauf votre respect, mon cher, j'eu cru que la Perfection possèdait moins de problèmes respiratoires..."

Hazzile lui répondit d'un souffle :

"Vous avez raison, vous me semblez parfaitement enuyeux."

Désinteressé par la tournure de la conversation, Hazzile se leva sans jetter un regard à Keargan et alla s'assoir plus loin, seul.

Yavei, sombre et dicipliné.

Le visage a demi-couvert. buvant lentement son verre, et fini par posé lentement les yeux sur Evaelya. La regardant dans sa prestance quitter les lieux. Léger sourire aux lèvres, les yeux rieurs. Il reposa lentement les yeux vers le sol, gardant pour lui-même la vision de cette grande dame.