Hayath Faen'thys
Nombre de messages : 85 Age : 38 Date d'inscription : 19/02/2007
| Sujet: Hayath Faen'thys Mar 20 Fév - 8:26 | |
| Le Prélude Hayath observait le jardin par delà le verre des fenêtres de sa chambre. Son regard évadé fixait les ombres qui s'animaient en contre bas. Le soleil dardait ses rayons avec ardeur et caressait abruptement les silhouettes de pierre ornant les lieux. L'évocation de ce jeu clair obscure lui mit en tête quelques célestes histoires: elle s'y abandonna sans contrainte, rêvant d'un passé inconnu. Hayath aimait rester ainsi des heures, l'esprit divaguant. Allongée sur ses genoux, Nys, la chatte qui lui tenait compagnie depuis quelques années déjà, se prêtait au jeu des caresses. L'astre d'Odéon enflammait l'horizon lorsque Lhyrm pénétra les appartements d'Hayath. Cette dernière, absorbée par sa divine pensée, ne fit point attention à l'intrusion mais Nys avait relevé son museau et fixait l'arrivant de son regard froid. Il n'était pas le bien venu. Lhyrm savait que l'heure n'était pas propice au visite, mais le jour était important, la nouvelle de taille. Il se fit prudent. Des minutes passèrent durant lesquels il observa la silhouette de la jeune Nargolith. Son corps engoncé dans un corset cousu de soie pourpre et de dentelle noire découpait dans la lumière son galbe féminin. Nys brisa cette attente. Lascivement, elle se releva, étendit son corps en agitant sa queue sous le nez de sa maîtresse puis sauta au sol. Ondulant son corps au long pelage crème, elle se dirigea vers la porte de la chambre avant de s'arrêter un instant au près de Lhyrm. Elle cracha en déposant ses prunelles félines sur lui puis s'empressa de passer la chatière. Elle ne l'avait jamais apprécié. Lhyrm sourit en observant le comportement de la chatte envers sa personne, et puis retourna son attention vers Hayath.«Nys semble moins propice au pardon que je ne puis l'être... Tu sais comme je n'aime guère, cher Amea, que l'on scinde mes heures de réflection. Cependant ... Toi, qui seul possède la clef de ce jardin intérieur, je ne doute una que ton intrusion, certes impromptue, puisse être fortuite et dénuée d'une importance certaine... Du moins je l'espère vraiment.» Sur ces mots, elle se releva de la méridienne où elle s'était jusqu'alors reposée et fit face à Lhyrm qui ne put retenir un sourire discret. C'était un des rares instant où elle laissait ses traits sous le regard du monde... Lhyrm était le seul, depuis des années, à pouvoir contempler son visage. Hayath n'était pas d'une resplendissante beauté, cependant, elle évoquait sous ses prunelles un sentiment qui l'envoûtait et qui n'avait cessé de croître avec les années. Il ne put retenir ses yeux qui embrassèrent la poitrine ronde de la jeune femme: les deux petites orbes pressée par le vêtement se soulevaient avec peine a chaque goulée d'air. Il eut, l'espace d'un instant, l'envie de goûter de ces fruits de nacre mais l'idée s'évinça lorsqu'Hayath reprit la parole. «Serais-tu venu m'annoncer quelques nouvelles morbides?» dit-elle avec une certaine ironie mal placée. En réalité, il y avait de cela une dizaine d'année, en un jour similaire à celui-ci, alors qu'Hayath, dans une fièvre créative, s'était emmuré dans ses appartements afin de laisser libre court a son art; Lhyrm s'était permis de déranger la demoiselle afin de lui annoncer la mort de sa mère. Il avait cru bien faire. Cependant, Hayath avait depuis longtemps renier sa génitrice. A ses yeux, elle n'était qu'un déchet pour la société Nargolith. Elle fut courroucée à l'idée que Lhyrm puisse accorder une once d'attention à la nouvelle et lança une joute verbale qui s'envenima rapidement. La violence des faits marquaient encore l'esprit de Lhyrm et depuis ce jour, il demeurait dans leur discussion le sentiment acerbe qu'Hayath nourrissait envers lui. Il regrettaient les années passées. Lhyrm était devenu le précepteur de la jeune femme alors qu'elle atteignait sa neuvième année. Il n'avait pas compris pourquoi Loshir, le père d'Hayath, lui confia le soin de l'éducation de cette petite ... Lui, l'homme qui exerçait depuis des années ses talents de stratège au sein de l'Ordre de Sombrum et où il jouissait d'une place favorable, lui, qui, de tout temps, n'avait de regard que pour sa tache, s'était vu détourner de sa charge par un être minuscule et fragile. Mais Loshir eut l'ascendant sur lui, une vieille dette à régler, et Lhyrm ne put refuser la tache qui lui incombait. Il avait réalisé, plus tard, la raison qui avait poussé Loshir à lui remettre sa fille: Faelys avait changé depuis l'enfantement. Son esprit s'était embrumé, elle nourrissait une jalousie maladive envers son enfant, l'accusant de lui voler sa beauté et l'amour de son époux. Elle délaissa l'éducation d'Hayath à mesure que celle ci grandissait, l'exposant à sa haine. Loshir qui avait patienté bien des années avant de pouvoir assurer la pérennité de sa famille (car il était aujourd'hui le dernier de sa lignée) avait placé de grands espoirs en sa fille. Mais, Faelys devenait de plus en plus agressive, la folie la gagnait avec le temps et rien n'y faisait. Il aurait pu la supprimer, il eut été aisé pour lui de glisser un poison dans ses drogues mais la famille de Faelys était puissante et ne l'aimait guère. Il prit donc soin de ne pas s'exposer à d'éventuelles représailles et préféra, à regret, éloigner Hayath du cercle familial. Les années passèrent, années au cours desquels Lhyrm s'acquitta bravement de sa tache. Il recevait chaque mois une copieuse somme des mains de Loshir car ses revenus seuls ne suffisaient pas à sustenter les besoins nécessaire à l'épanouissement d'un enfant. Hayath eut donc une enfance plaisante où elle s'exerça aux différents arts de vivre et cultiva l'histoire de son peuple. Son père lui rendit régulièrement visite durant les premières années, mais leur relation, autrefois harmonieuse, prit de l'amertume alors qu'Hayath gagnait en age. Elle ne comprenait pas son comportement, l'accusant de l'avoir abandonné au profit d'une infirme, d'un poids pour la société. Elle l'accusa de n'avoir point eu le courage de purifier l'âme de sa mère et de soulager le peuple Nargolith. Hayath finit par renier ses racines, refusant de revoir son paternel qu'elle jugea indigne de son amour et adopta le nom de Lhyrm pour signature. Au yeux de certain, ce dernier était devenu son père par substitution mais pour elle, il n'était rien de plus que son précepteur, un ami proche, le seul à qui elle accorderai à jamais sa confiance malgré les désaccords.
Lhyrm prit une profonde inspiration, refoula en lui l'émotion qui l'éprenait, et d'une voix atone, presque sévère, s'aventura sur le chemin de la discussion. «Una. Rien de tel. Je suis venu te prévenir que les Faen'thys te sommes de te présenter pour l'épreuve. La cérémonie aura lieu d'ici quelques heures, prépare toi.» Hayath resta muette une minute, un air incrédule pendu au visage, puis, revenant à la réalité, elle répondit : «Et bien.. Je suis surprise, ils ne m'ont finalement pas oublié... Après tout, je n'ai que cent vingt ans... » Elle haussa les épaules avant d'ajouter :« Moi qui pensait que mon mutisme les effrayaient. »
Lhyrm reprit la parole d'un air plus calme. Il savait qu'elle n'avait pas tord. « Tu sais comme ils sont, nous sommes de l'Ordre... Tu n'as rien de ce profil, pire encore, tu tends a rejoindre les rangs de l'Union de par ta nature même. Sois heureuse qu'aujourd'hui, ils daignent pencher leurs regards sur toi, toi qui vis enfermé dans un monde différent du leur, un monde qu'ils ne comprennent una forcement. » A cela, Hayath rétorqua : « Je suis une bizarrerie à leur yeux, je doute qu'ils aient chercher à comprendre quoi que ce soit a mon propos. Leurs esprits sont trop étroits. Cependant, j'aspire aux mêmes désirs que les leurs, et je pourrais être un bon parti pour assurer le nom de la famille, voilà pourquoi aujourd'hui, ils se décident enfin. »
Lhyrm ne put qu'acquiesçait à cela et Hayath qui considéra le sujet clos se dirigea vers la coiffeuse. Elle se poudra, soulevant un nuage nacré dans les airs. Bien que sa peau fussent déjà très pâle, elle aimait accentuer ce point chez elle. Ses yeux furent maquillés de Khôl afin de rehausser son regard perçant. Son iris, tout en nuances turquoises et cerné d'un liseré noir, gagna en intensité alors qu'elle imbibait se paupière de ténèbres. Lhyrm l'observa faire, il aimait la voir ainsi. C'était une femme précieuse, elle passait des heures à prendre soin de son corps, de ses attitudes. Elle avait appris à manier avec grâce chacun de ses membres au fil des années par la danse et l'initiation aux maniements des armes. Elle n'avait jamais été bonne à cela, elle passait le plus clair de son temps à perfectionner son mouvement dans le but d'atteindre un idéal esthétique bien plus que pour l'efficacité du geste. Hayath finit par ouvrir un tiroir rempli d'étoffes: c'était en réalité toute sa collection de voiles. Elle en tira un, noir, travaillé de fil et de perle d'argent, et le plaça avec minutie sur son visage. Il ne demeura alors de ses traits que le regard. Elle recoiffa rapidement sa longue chevelure couleur jais, remaniant de larges boucles distendues du bout de ses doigts. Elle avait une crinière indomptable, mais soyeuse et douce dont elle prenait soin et qui lui pendait jusqu'aux reins. Lhyrm continua sa consciencieuse observation. Il sourit tristement en la voyant masquer son faciès captivant, mais le mystère qui se dégagea de sa silhouette voilée souffla rapidement la naissance de cette tristesse. Il n'avait jamais osé lui demander pourquoi elle agissait ainsi. Dans son souvenir, elle avait commencé vers sa quatorzième année, age où elle avait pris pleinement conscience de la situation de sa mère. Il se doutait que les deux événements étaient intimement liés mais il n'en saisissait pas le sens, la raison. Hayath n'était pas l'exact portrait de sa mère, ce n'était donc pas la ressemblance dont elle voulait se défaire... En fait, il aurait pu conjecturer des heures sur le sujet, à trouver milles raisons mais il n'en avait pas envie. Elle lui plaisait ainsi, et cela lui suffisait amplement. Pendant qu'il s'était laissé emporter par sa pensée, Hayath avait enfilé une robe d'un noir et d'un bleu sombre. Ornée de quelques perles d'argent, sa simplicité même relevait du raffinement. Le savant mélange de satin et de velours qui la composait, rehaussait sa préciosité. Elle interpella son ami afin qu'il resserre les liens dans son dos. Pendant ce temps, elle passa ses gants, humecta ses poignets, son cou d'une fragrance légère et fleurie. Elle était enfin prête et elle réussirait. | |
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