D’ombre et de peine …
Une aube à l’incandescence paresseuse
S’éveille, lourde du poids de l’amertume.
Elle ondoie, brisée, ses élytres douloureuses
Sur les monts auréolés de mille brumes.
Drapée de lune, son amante Mélancolie,
Tarde à quitter le pâle berceau des cieux;
Au bout de ces lèvres chagrines, meurtris,
S’essoufflent les bris d’un Hier silencieux.
Au Zéphyr qui hisse alors ses nuances,
Quelques pendus éloquents vocifèrent.
Mais dans les landes, les heures d’errances
Econduisent, aveugles, ces râles austères.
Et pourtant, ces tristes pétales de bon sens
Devraient parfois trouver audience attentive
Quand bien même, sous les prunelles chétives,
Ces fleurs se feraient sève d’une malveillance.
Car j’ai vu tant de visages sans reflets feindre,
Égarés dans les froids miroirs de leurs vies fanées,
Qu’ils n’étaient pas de ce paysage les spectres habitués.
C’est toutefois, sur leurs masques insipides, les cendres
Qui balafrent les vains artifices de leurs portraits anonymes.
Ce sont là les serments de suie du glas sonnant des regrets …
Leur Hymne.