Éláya eut vent de ces nouvelles, un soir, devant un petit feu de camp, tout demême bien pris, alors qu'elle étranglait sa faim d'une viande sans goût, sa soif d'un vin sans luxe. Chancellante, harpe à la main, elle fesait danser ses doigts ivres sur les fines cordes de son coeur, tentant ainsi d'appaiser la révolte de ses compagnons voyageurs qui depuis un temps, partageaient le même chemin. Lorsque la nuit fut tombée, sa couche fut transformée en un lit d'aiguille, ce qui l'empêcha de fermer l'oeil. Un songe hantait son esprit.
"Et s'ils détenaient une vérité ?"
Le lever du soleil fut à couper le souffle ce matin là. La chaleur qui lui caressait le visage la fit frissonnée, offrant un contraste envoûtant avec la fraîche brise de l'aube. Elle ferma les yeux afin d'apprécier toute la tendresse de la vie, lorsqu'un félin de petite taille vint se coucher près d'elle. Charmant, l'animal avait le poil soyeux et de longues griffes qui lui sortaient des pattes, lui donnant ainsi un attrait sauvage. Gracieux, sur de lui, il se frotta délicatement contre la nappe de tissu où se trouvait la nargolith. D'un bond, le chaton pris en chasse un joli papillon qui refletait les douces couleurs de la nuit. Enchantée, elle le regarda longuement, analysant la grâce de ses mouvements. Lorsqu'il ne fut plus dans son champs de vision, Éláya s'apprêta à ses corvées qui était devenu quotidienne, un sourire aux lèvres qu'elle ne put malgré tout effort, camouffler dans une attitude hautaine.