Le temps passe lentement pour ceux qui ne respirent qu'a moitié la vie. Ilish'shaan comtemplait les secondes,les minutes et les heures avec la sérénité d'un sage. L'amertume et la colère lié à son incarcération ne semblaient plus qu'un lointain souvenir en vue des sentiments de vendetta qui emplissaient désormais son coeur. Comme tout Saddlerian, Ilish'shaan savait ce qu'encourait quiconque portait affront à la pureté de son sang et de sa lignée. Mais le temps... Toujours le temps...
Lorsque l'on est prisonnier de trois épais murs aux teintes humides et d'une rangée de barreaux de fer, il est néccéssaire de se faire ami de ses propres pensées. On lui avait oté hier son baillon et dès lors l'ainé des Saddlerian n'avait pas mème prononcé un mot, son regard suffisait à faire comprendre ses sentiments et ses intentions. Immobile durant des journées entières, assis sur le rebord de son incommodante paillasse, il guétait l'instant ou sa chère famille viendrait le tirer hors de ce mauvais pas... Sagement...
Ses pensées traversaient les façades de pierre, son coeur se dirigeait vers le cimetière et vers le manoir, sa perpétuelle nostalgie s'éveillait à la manière d'un tas de braises, prètes à s'enflammer de nouveau à la manière d'un phénix au creux de ses entrailles. Il songeait aux ingrédients et instruments qu'il avait eu le temps de collecter ces dernières années lors de ces nombreuses expéditions. Il songeait à sa quète grandiose ou se cachait la renaissance. Le grand àge de renaissance de son àme perdue.
La quète. Toujours cette quète incessante. Sa geole ne représentait rien face à la prison qu'Ilish'shaan avait consciencieusement batie autours de son propre coeur. Le néant et rien d'autre en dehors de son sang.
Il se surpris à verser une larme...
La première depuis des siècles...
Il vérifia soigneusement que nul ne l'avait remarqué...
Puis d'un geste méprisant de la main...
Effaça celle ci...
Pour la rendre aux ténèbres...