L’architecture de notre république fut érigée par les artisans les plus compétents. Les maçons montèrent les murs, les forgerons martelèrent les structures de fer, les architectes brossèrent des plans sans failles et mêmes les alchimistes contribuèrent. Leurs mixtures proposèrent une cohésion parfaite, qui multipliait la dureté des matériaux. Cependant, avec le temps, le bois représentait une difficulté, il se décomposait et constituait donc une fragilité à éviter. Le remède, une matière robuste, indécomposable et insécable ; le fer. Un problème s’imposait, le manque de main-d’œuvre à l’extraction de ce dernier, les quantités demandées par les édificateurs étaient astronomiques. Cette entrave ne bloqua pas Sergorath, qui déjà avait élaboré une planification des plus efficaces. Elle vida les geôles, pour remplir les grottes minières. Hérétiques et rebelles, passant par les prisonniers de guerres, tous furent jetés, pelles et pioches à la main, dans le gouffre rocailleux. Les geôliers et les cerbères devinrent gardes de chantier, les artisans formèrent une collectivité et les fanatiques unirent leurs esprits dans le but d’affermir les métaux excavés. Cette époque amorça l’unification du peuple, qui évolua à plusieurs reprises en fonction des besoins. Vint alors le jour où Sergorath mis sur pied un régime républicain, le plus infaillible des gouvernements sur les landes. Elle divisa les responsabilités civiles aux trois sociétés ayant contribué à l’élévation de la cité, qu’elle nomma ; La Caste, l’Ordre et l’Union de Sombrum.
Les choses se gâtèrent rapidement. Les prisonniers maintenant armés formèrent une résistance violente. Les gardes s’armèrent de fouets, de lames, de masses, de lances, d’arc à flèches et bon nombre d’entre eux manipulèrent le mana. Pour résister, ils s’entraînèrent et devinrent de redoutables machines. Ils n’hésitèrent pas à utiliser toutes les ressources nécessaires pour que le travail soit fait. Les méthodes furent violentes, brutales et sanglantes. La mine s’imbibait d’un liquide charbonneux, le sol humide émanait une forte odeur qui créa plusieurs maladies. Les faibles et les malades furent exécutés. Le terrain épongea le sang, comme une plante asséchée s’abreuve de la rosée matinale. Les prisonniers ramenant le fer furent récompensés de nourriture et d’eau, les travaillants épargnés du sadisme et de la cruauté des âmes qui les contrôlèrent. Sergorath motiva les troupes, d’un air perfide et sournois, elle jurait que tout mortels effectuant son travail aura sa rédemption ainsi qu’une place au sein de la communauté. Elle promit bénéfice et avantage à tout ceux qui auront contribués à l’édification de Sombrum.
Les révoltes diminuèrent, et les travaux avancèrent de façon prolifique. Un jour, un homme s’éleva de la masse pour mettre fin à se calvaire. Il réussit à faire cesser tout activité dans la mine. Désorientés par ses paroles, les gardes l’arrêta et l’emmenèrent directement au Chancelier. Ce dernier l’accusa de désordre public et le condamna à l’exécution. Sergorath s’y opposa, et donna raison au détenu. Elle jugea ses arguments convenable et alla jusqu’à le nommer contremaître du chantier, elle instaura une hiérarchie à l’intérieur de la caverne. Nul ne compris cette décision, ce qui créa un soulèvement interne. Tout les opposants, jugés infidèles, furent crûment conduits au gisement, pic à la main. Les agitations cessèrent drastiquement, et l’excavation étant repartie de plus belle. Elle nomma les travailleurs mineurs de Sombrum et diminua les heures de travail acharné. Cette métropole était devenue l’une des plus prospère des landes, évoluant à un rythme exorbitant.
Le grand jour venu, la cité des ombres achevée, elle alla en personne à la mine. Elle ordonna de cesser tout travail. Ayant l’attention de tout les membres des cette collectivité elle déclara :
Vous, mineur de Sombrum, avez en ce jour accompli un travail assidu qui vous sera grandement récompensé. Vos imprudences du passé seront replâtrées.
Elle prit l’arbalète d’un franc tireur, puis l’arma d’une flèche qu’elle mit en feu. Elle reprit d’une forte voix :
Que cette flèche fend l’air, et perce le cœur de l’existence. Que ce feu brûle l’infidélité, et laisse une morsure en guise de souvenir. Que votre rédemption soit entendu par le peuple archangélique, peuple évoquant la perfection et la pureté du Seigneur Noir.
La foule applaudit, la fin des temps maudits. Sergorath les regarda, affichant un large sourire satisfait. Elle tira le carreau dans la foule qui atteind le contremaître en plein front. La flèche s’enfonça violemment, déchirant la peau déshydratée, une larme ensanglantée coula sur sa joue crasseuse, le crâne de l’homme s’enflamma. L’attroupement, surpris, désarmés, resta cloué sur place. L’hécatombe commença aussitôt que le Shalkar en reçu l’ordre. Il envoya tout ses soldats, raser de vie le gouffre qui poussait des cris funestes. Le carnage dura quelques minutes, les peintres de l’Ordre bigarrèrent les parois ainsi que le ciel de la carrière, d’un noir jais qui s’épaissit avec les revêtements. Le sol gourmant fut vite gavé, pavé de pierre noircit, d’eau de vie généreusement engloutie. La mine de Sombrum devint à ce jour, l’un des plus importants cimetières des landes, devancés par Mortancia.
Plusieurs années plus tard, lors d’une chaude journée de la belle saison, un grand maître mineur sorti du sol un minerai inhabituel. Intrigué, il emmena son échantillon chez un chimiste. Celui-ci passa plusieurs jours à scruter les moindres détails et à évaluer la composition naturelle. Sa théorie scientifique veut que ce morceau soit étonnamment du fer noircit qui à vu ses composantes atomiques subir une altération chimique. Lesdits éléments catalysés avec le sang, ont produit une multiplication excessive de la résistance totale. Il nomma ce minéral rarissime, le Sombralir, en tenant compte que la perfection est vouée au peuple des ombres.
L’analyse spirituelle prétend que Narshoul a créé un corps pur d’une solidité incomparable afin de protéger la cité contre toutes les intempéries du temps ainsi qu’endurcir nos valeureux guerrier ayant une force physique moins dominante que le reste des peuples. Ils ont la certitude que c’est les actes de foi d’autrefois qui a persuadé le Seigneur Noir. Or, son nom est dû aux râlements qui ont fait fleurir ce métal unique, et qui jadis, perçait les ténèbres.