Le nouvel horaire ayant aidé, trois Nargoliths avaient assisté au constat public. Le temple aurait bien pu être vide si la première date avait été gardée. Néanmoins, le message réussit à franchir les portes de l'édifice et à parvenir aux oreilles des autres Nargoliths.
La République existait certes depuis des siècles, mais son histoire n'en était pas une de puissance. Elle était plutôt une histoire de conflits internes et de jeux de pouvoir entre ses membres. Ceux-ci avaient toujours séparés les Nargoliths en deux, peut-être trois groupes. Soit un groupe l'emportait, soit ils venaient tous à mourir. La cité mourait elle aussi à chaque fois, l'activité cessant complètement à la suite de tout conflit. Puis, le tout recommençait et constituait l'histoire de la République.
À chaque fois, nombre de Nargoliths de valeur étaient perdus et le peuple était de plus en plus divisé. Or, pour qu'un peuple soit fort, celui-ci se devait d'être uni. Le premier devoir d'un Nargolith devait être envers Sombrum, pas envers sa propre personne. Le constat était donc un constat d'échec.
Pour que la République s'élève à nouveau, le peuple devait s'assembler autour d'une seule bannière : celle de Sombrum. Il doit s'assembler autour de valeurs qu'il partage. La recherche du pouvoir était une valeur, mais elle avait mené la République à cet état de faiblesse et elle ne serait jamais rassembleuse. Les Nargoliths avaient aussi eu la spiritualité, mais très peu la partageaient désormais. Ce que les Nargoliths avaient, c'était l'appréciation de l'art et la recherche du savoir.
Si les Nargoliths devaient construire sur une valeur telle que la recherche du savoir, ils devaient encourager l'épanouissement intellectuel, ce qui était impossible avec un culte obligatoire. Pour un tel épanouissement, il devait y avoir une liberté de pensée et d'expression ainsi qu'un mélange des philosophies et écoles de pensée. Cela allait aussi selon les désirs du Château : un élargissement des horizons nargoliths.
Avec un Sénateur et une Nargolith désireuse de venir en aide à sa nation, Arcken croyait qu'une ouverture était nécessaire. Il fut décidé que le culte de la République devait désormais s'élargir au Mortulum, ce qui serait décidé à une assemblée. Pour le bien futur de la République, il faudrait aussi y ajouter la liberté de culte et de pensée, même si le Mortulum devenait le culte officiel de la nation.