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 Hasam Sabbah

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2 participants
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Hasam Sabbah

Hasam Sabbah


Nombre de messages : 268
Date d'inscription : 04/09/2006

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MessageSujet: Hasam Sabbah   Hasam Sabbah Icon_minitimeDim 28 Jan - 10:41

Enfance :

Assis sur un banc, non loin de la fenêtre, en plein soleil, Hasam lisait un livre. Un gros chat blanc, qui lui tournait autour depuis déjà un moment, sauta alors sur ses genoux, et de cette secousse fit tomber le livre. Hasam, prenant soin de ramasser le livre pour le poser à coté de lui, se mit alors à le caresser.

Il faisait chaud, une odeur de printemps, de fleurs nouvelles, odeur timide encore, intermittente, légère, passait dans l'air. La bête se roulait sur ses genoux, les pattes en l'air, ouvrant et fermant ses griffes, montrant sous ses lèvres ses crocs pointus et ses yeux verts dans la fente presque close de ses paupières. Elle ronronnait avec ravissement, prête à mordre, car elle aimait griffer autant qu'être flattée. Elle tendait son cou, ondulait, et quand il cessait de la toucher, elle se redressait et poussait sa tête sous sa main levée.

Il l'énervait et elle l'énervait aussi, car il les aimait autant qu'il les détestait, ces animaux charmants et perfides. Il avait plaisir à les toucher, à faire glisser sous sa main leur poil soyeux, à sentir leur chaleur dans ce poil, dans cette fourrure fine, exquise. Pour lui, rien n'était plus doux, rien ne donnait à la peau une sensation plus délicate, plus raffinée, plus rare que la robe tiède et vibrante d'un chat.

Parfois, le contact de cette robe vivante lui faisait ressentir un désir étrange, un désir féroce d'étrangler la bête qu'il caressait. Il sentait en elle l'envie de mordre et de déchirer la chaire. Il la sentait et la prenait, cette envie, comme un fluide qu'elle lui communiquait, la sensation lui remontant du bout des doigts, courant le long de sa peau, le long de ses membres, jusqu'à son coeur, jusqu'à sa tête.

Et si la bête s'enhardissait, si elle le mordait, si elle le griffait, il la saisissait alors par le cou, la faisant tourner et la jetant finalement au loin, comme la pierre d'une fronde, si vite et si brutalement qu'elle n'avait jamais l'envie de se venger...



Cauchemar :

Lalial avait été drogué. Elle gisait là, entièrement nu, sur l’autel sacrificiel du tombeau familial. Il sentit son ventre se noué lorsque sa tutrice, Elenwë, sorti la dague de son fourreau, une arme au manche brillant et à la lame noire. Elle lui tendit, et, sans même s’en rendre compte, il levait déjà son bras au ciel, tel un bourreau s’apprêtant à exécuter sa macabre besogne. Son regard se porta sur celui de la servante, qui semblait l'implorer du regard.
    – Fermes les yeux, cesse de respirer. Ne fais pas le moindre geste. Sois toi-même : un bloc de pierre dur et noir, fermé comme le poing. C’est bien. Il ne reste que l’essentiel, maintenant. Maintenant, tu peux le faire…

Abaissant lentement son bras, la pointe de la lame piquant le plexus de Lalial, Hasam ouvrit les yeux ; et dans son œil luisait un éclat meurtrier ; et dans sa tête son sang pulsait ; se répercutait en écho dans ses oreilles.

Et soudain, le sang. Un rouge sombre et épais, presque noir. Il avait, sans même s’en rendre compte, enfoncé la lame dans le corps de la jeune fille, jusqu’à la garde. La victime écarquillait les yeux, ils semblaient prêts à sortir de leurs orbites. Mais rien de plus. Pas un cri, ni même le moindre mouvement.

Lalial voulut crier, mais elle n’avait plus de voix. Elle voulut se débattre mais n’avait plus de corps. Des chaînes invisibles retenaient son âme aussi efficacement que des fers aux pieds d’un homme. Pour la première fois de sa vie, elle connut la terreur. Elle s’aperçut qu’elle flottait au dessus de son enveloppe charnelle et sentit son âme s’élever, prête à s’envoler pour rejoindre les morts. Mais quelque chose la retenait et l’empêchait de partir.

Alors, dans cette partie de son âme qui avait encore la faculté de pensée, il entendit une voix lui dire :

    – Je suis Asmodée, serviteur du Père, souverain de l’empire Sombre, et tu es mon jouet.


Décès :

    – Je suis porteur d'une triste nouvelle, Hasam : Dame Estheliath est morte. Nous avons transféré sa dépouille à la salle mortuaire. Les obsèques commenceront à midi, demain.

Elle l'observa un instant, étonnée de voir qu'il s'était attaché à la vieille tutrice. Inclinant légèrement la tête, comme pour lui montrer qu'elle compatissait à sa douleur, elle fit volte face, et soupira en silence : cette affaire, encore, allait lui faire perdre du temps. Décidemment, cet enfant était loin d’être un cadeau…

Hasam, qui était jusqu’alors en train de composer une partition, lâcha sa plume, qui roula sur le bureau, avant de tomber à ses pieds, sur la moquette duveteuse, sans un bruit. Il se leva, mais retomba aussitôt sur le sol, à genoux. Tout son corps se mit à trembler, comme s'il était saisi d'une terreur effroyable. Après plusieurs minutes, il se mit à sangloter comme un homme devenu fou, sa salive jaillissait, écumante, de sa bouche grande ouverte, et il restait ainsi prostré comme devant une tombe fraîchement creusée.

Soudain, il sentit que sont estomac était le plus important de ses viscère, et qu'il grossissait à chaque seconde. Il eut froid, les paumes de ses mains devinrent moites. La tête lui tournait, et il éprouvait le besoin de boire, ne fut ce qu'un peu d'eau. Mais c'est le mouvement inverse que son corps lui imposa, et il vomit, longuement, avec des bruits terribles.



Aujourd'hui :

C’était quelques semaines après son 150ème anniversaire. Hasam était dans son bain, les yeux fermés, se laissant aller à la chaleur qui se dégageait de l’eau. Après avoir longuement soupiré, il se leva en baillant, et se drapa dans le peignoir de laine que lui apportait la nouvelle servante.

Il se dirigea ensuite vers le grand miroir accroché en face de la baignoire en se couvrant la tête d’une serviette. Hasam s’inquiétait rarement de son apparence, mais il savait qu’aujourd’hui, il allait se retrouver sur le devant de la scène : il allait se rendre à la cité Mortanyss, afin de livrer la missive, après tant d'années d'attente... Il contempla son reflet sur la surface embuée de la grande glace : il avait des yeux d’un bleu argenté, intense et profond, sous un front haut et couronné de cheveux blanc qui lui arrivaient aux épaules. Sa chevelure souvent en bataille, de fins sourcils et des joues creuses, lui donnait un air enfantin, accentué de fait par son habitude d'écarquiller les yeux pour un rien. Aujourd’hui, personne ne doutait plus qu’il était le fils de son père. Son nez, finement dessiné, rappelait plutôt celui de sa mère, mais sa mâchoire et son large sourire reflétaient ceux de son père tel un miroir. Il avait aussi hérité de sa haute taille: il mesurait 1m88 mais en paraissait facilement 5 de plus, du fait de sa taille étroite et de la finesse de ses membres.

Des gouttelettes d'eau ruisselaient sur son corps nu, faisant scintiller sa peau couleur de lune qui, en règle générale, ne se teintait de rose que lorsqu'il s'enivrait de trop. Cet habit de minuscules étoiles, sur son corps, le fit sourire. Son sourire était de loin son trait plus... étrange : il lui manquait les incisives, ce qui avait pour principal effet de le rendre d'une certaine façon plus agréable, ou du moins plus jeune encore d'apparence.



Missive :

A l'attention de la prêtrise de Kalos – loué soit son nom.

Monsieur,

Par la présente, moi, Hasam Sabbah, fils de Sekywa Sabbah et de Dyatux Kundür, déclare sur l'honneur vouloir intégrer la société Mortanyss, dans l’espoir de devenir Fidèle de Kalos - loué soit son nom.

Conscient du fait qu'une telle demande provenant d'un Nargolith puisse paraître légèrement déplacé, compte tenu de la rigidité de la société Nargolith, je m'en vais de suite vous expliquer brièvement les raisons de mon choix. Permettez moi, pour cela, de vous faire part de mon histoire.

Né dans une vieille famille rattachée depuis toujours à l'Union (regroupant les artistes de tout rangs, mais surtout les membres de la diplomatie), j'ai été élevé par diverses nourrices, avant que mon éducation soit prise en main par une tutrice réputée : Elenwë Hazaël Estheliath. Jusqu'à cette rencontre, c'est à dire pendant les 120 premières années de ma vie, je ne faisais que vivre la vie de tout jeune Nargolith fortuné : libre et sans devoir particulier, j'étais résolu à ne pas prendre de femme légitime, me contenant de butiner sur la masse des filles à prendre ou à vendre. Je vivais alors sur les places et dans les bibliothèques, presque sans domicile bien que proprement logé. Un jeune garçon sans qualité et sans défaut, un de ces milliers d'êtres se laissant flotter par la vie comme une feuille par le vent, pour qui les murs de sa ville sont les murs du monde, et qui n'ont souci de rien, n'ayant de passion pour rien.

C'est alors, je me répète, que ma chère tutrice – que notre Père la garde – fut assignée pour me prendre en charge, et m'inculquer les règles de Sombrum. Dissipé et fougueux, elle sut néanmoins me remettre dans le droit chemin, notamment en me faisant découvrir – puis partager – sa passion pour Kalos. Durant les premiers temps, j'étais totalement imperméable à ses longs discours, mais un évènement vint bousculer ma vision du monde : la mort brutale d'une servante, par ma faute. Dans un excès de colère, je la bousculai dans les escaliers. S’accrochant à moi, elle m’entraîna dans sa chute. Je ne perdis que les incisives, alors que son existence à elle s’achevait ainsi, par ma faute.

Vous comprendrez, j'en suis sur, que cet évènement fut marquant, et qu'il me restera gravé à vie dans la tête. Depuis lors, je prie Kalos – loué soit sa grandeur – tous les jours, pour qu'il m'excuse d'avoir ainsi poussé vers lui une créature qui ne le méritait pas.

Chers prêtres, je me sais condamner aux pires tourments dans la mort. Mais je refuse de fuir ma responsabilité, et - même si cela ne rachètera en rien mon acte - je désire, plus que tout au monde, aider les Mortanyss, enfants du Père que j'ai offensé par mon geste terrible.

Ainsi, en vous remerciant de l'attention que vous aurez bien voulu porter à cette missive, et en espérant que mon souhait sera réalisé, je vous prie, Monsieur, d'accepter mes salutations les plus respectueuses.

Hasam Sabbah.


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Hasam Sabbah

Hasam Sabbah


Nombre de messages : 268
Date d'inscription : 04/09/2006

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MessageSujet: Re: Hasam Sabbah   Hasam Sabbah Icon_minitimeDim 28 Jan - 10:42

Euh... N'hésitez pas à me laisser vos commentaires, si jamais vous passez par là... Wink
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Nellya, Hastane

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Age : 48
Date d'inscription : 23/02/2007

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MessageSujet: Re: Hasam Sabbah   Hasam Sabbah Icon_minitimeMar 20 Mar - 16:49

*gloups*

study
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MessageSujet: Re: Hasam Sabbah   Hasam Sabbah Icon_minitime

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